Intervenant dans l’émission JMK Today sur Télé 50 le 23 mars dernier, l’ancien Premier ministre congolais Matata Ponyo, actuellement opposant au régime de Kinshasa, a indiqué que l’actuelle compagnie aérienne congolaise « Air Congo » avait été mise en place par des emprunts, et non sur fonds propres du gouvernement de la RDC, contrairement à l’ancienne compagnie « Congo Airways », créée à l’époque où il était aux affaires.
« Nous avons créé Congo Airways avec la bonne gouvernance, avec des fonds publics, avec les recettes collectées à l’intérieur du pays, avec les taxes et les impôts. Cependant, Air Congo a été créée avec des emprunts », a-t-il déclaré.
Il a ajouté :
« Est-ce que vous savez que c’est une honte pour nous, Congolais, d’entrer dans Air Congo, où vous avez toute la logistique éthiopienne, où tout est éthiopien ? »
Pour l’ancien Premier ministre, la mauvaise gouvernance du régime actuel est à l’origine de cette situation. Il a par ailleurs déploré l’instabilité économique qu’a entraînée cette mauvaise gouvernance, au point même d’ôter le pouvoir d’achat aux Congolais.
En décembre 2024, lors du lancement de cette nouvelle compagnie, l’actuel ministre des Transports, Jean-Pierre Bemba, avait souligné que « cette compagnie est le fruit d’un partenariat stratégique public-privé, avec une participation de 51 % pour la RDC et de 49 % pour Ethiopian Airlines ».
Cette nouvelle compagnie, remplaçant Congo Airways, avait été basée sur un contrat d’allocation d’avions auprès du groupe Ethiopian Airlines, pour mettre à sa disposition deux avions de marque Boeing, afin d’améliorer le transport aérien dans le pays.
Au cours de la 14ᵉ session du Conseil des ministres en 2024, le gouvernement congolais, à travers son ministre des Transports, avait précisé que ce contrat était conclu sur un chiffre d’affaires estimé à 40 millions USD.
Jean-Pierre Bemba avait fait savoir que le partenariat comptait aligner dix avions dans les deux ans à venir pour renforcer cette nouvelle compagnie, avec une prochaine prévision d’acquérir huit Boeing 737 et deux Dreamliners (787) pour couvrir des destinations nationales, régionales et internationales. Il avait cité notamment Bruxelles, Paris, Dubaï, ainsi que des villes africaines comme Johannesburg, Dar es Salaam, Lomé, Abidjan et Luanda.
Jean-Baptiste Leni