Lors de son discours à la tribune de la 79e Assemblée générale des Nations-Unies, le Président congolais Félix Antoine Tshisekedi a réaffirmé l'engagement de la République Démocratique du Congo (RDC) à jouer un rôle central dans le marché mondial du carbone, tout en mettant en place des instruments juridiques et institutionnels pour consolider cette position.
« Pour sa part, la République Démocratique du Congo met en place des instruments juridiques et des dispositifs institutionnels visant à renforcer sa position sur le marché mondial du carbone, tout en restant ouverte à des partenariats en conformité avec l'Accord de Paris et ses lois internes », a déclaré Tshisekedi.
Le Président congolais a également souligné les liens intrinsèques entre changement climatique, dégradations environnementales et sécurité, appelant à des actions proactives pour atténuer les risques liés à ces problématiques. « Nous appelons le Conseil de Sécurité à établir des mécanismes internationaux intégrant les questions de sécurité climatique dans leurs discussions », a-t-il ajouté.
Mesures concrètes prises par la RDC
En amont de ce positionnement, la RDC a déjà pris des mesures significatives pour baliser le chemin au développement des marchés du carbone, notamment à travers l'adoption de plusieurs textes réglementaires, comme l'Ordonnance-Loi No. 23/007 du 3 mars 2023 et le décret No. 23/22 du 14 juin 2023 créant l'Autorité de régulation du marché du carbone en RDC.
Un acteur majeur dans la lutte climatique
Avec ses 152 millions d'hectares de forêts, soit 60 % des forêts du bassin du Congo, la RDC joue un rôle crucial dans l'action climatique mondiale. Les crédits carbone, notamment ceux issus des projets de déforestation évitée, représentent une opportunité pour réduire les émissions de gaz à effet de serre tout en générant des co-bénéfices économiques et sociaux pour le pays.
Lors d'un mini-sommet tenu en 2023, Tshisekedi avait plaidé pour un prix plus équitable de la tonne de carbone, dénonçant les écarts entre les investissements pour la conservation des forêts tropicales et ceux alloués aux technologies artificielles de capture de carbone. Il avait insisté sur la nécessité de soutenir les pays africains dans leur défi de développement à travers un marché mondial du crédit carbone mieux structuré.
« Mon pays vient de prendre une décision ambitieuse et s’engage à sanctuariser 15 % de son territoire national pour la conservation de la biodiversité », avait-il déclaré à l’époque, rappelant que la RDC aspire à devenir une solution durable dans la lutte contre le changement climatique.