La majoration de salaire des fonctionnaires n'apportera pas l'effet multiplicateur ni mécanique dans l'économie réelle de la RDC (Tribune de Aimé Lambala)

Aimé Lambala,
Aimé Lambala, Spécialiste en haute finance, macroéconomique et monétaire.
PAR Deskeco - 19 aoû 2022 10:08, Dans Analyses

En augmentant les salaires dans la fonction publique pour une partie de travailleurs en RDC, l'Etat congolais oublie les privés qui constituent la classe la plus importante des contributeurs pour la croissance de l'économie nationale. Cette majoration de plus de 45% ne devrait pas apporter l'effet multiplicateur ni mécanique dans l'économie réelle.

Avec une inflation dans l'actif réel permanent de la monnaie nationale, le franc congolais, elle est toujours mécaniquement non soutenue pour l'épargne ni pour les investissements aux entreprises. Cette majoration salariale aurait une contraction négative dans les indices PMI (indicateur d’achats) et PME (panier de ménages), des ménages congolais (pas de réduction de la tva, ni la taxe de production).

Suite à l’absence de production endogène dans l'économie locale, cette majoration est défavorable aux portemonnaies des fonctionnaires bénéficiant de la hausse de salaire puisque les produits alimentaires d'importations sont trop chers. Malgré la hausse de salaire, une grande partie des travailleurs ne bénéficiera pas de cet avantage, à cause du risque de l'inflation monétaire de l'actif liquide national (franc congolais) par le gouvernement.

Aucune bonne politique policy-mix-bugdetaro-monétaire, la banque centrale du Congo et le ministre des finances, avec plus de 5 milliards de dollars de recettes ($ et franc congolais) par manque des  solutions pour relancer l'économie en injection des liquidités dans l'économie réelle, le trésor hésitant aux risques d'inflation de la masse monétaire. L'Etat congolais par  manque des idées nouvelles de sa politique budgétaire de consolidation pour l'économie nationale pénaliserait les entreprises d'avoir une bonne croissance organique et  potentielle dans les fondamentaux de l'économie.

La banque centrale du Congo avec le régime de change flottant, sans une bonne politique monétaire, n'arrive pas à pratiquer une politique accommodante pour financer les banques commerciales, malgré le 800 points de base de réduction de taux depuis plus de 15 mois. Les entreprises congolaises ne profitent pas de cette diminution de taux pour investir, suite à la non appréciation de la monnaie nationale par la Banque centrale du Congo. La monnaie nationale  reste une monnaie hors épargne et investissements pour les entreprises en RDC, suite à l'ancrage permanent non maitrisé avec le dollar.

Pour le sauvetage des banques commerciales en RDC, la Banque centrale du Congo doit avoir une bonne politique monétaire et mettre en place une bonne politique macro-prudentielle en suivant les recommandations de la BRI (banque des règlements internationaux), pour éviter les faillites des banques qui défavorisent la croissance nationale et créent le chômage.

Aimé Lambala

Spécialiste en haute finance, macroéconomique et monétaire.

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