Ces projets, selon cette organisation FJRN, étaient censés améliorer le taux daccès à lénergie qui a toujours été très faible en République démocratique en général et dans la ville province de Kinshasa en particulier. Cependant, constate-t-elle après analyse que malgré la mise en uvre de ces projets, ce taux ne cesse de stagner, « au regard des bilans énergétiques produits par le système dinformation énergétique ».
Par conséquent, le Forum des jeunes pour les ressources naturelles (FJRN) a conclu que « la situation chaotique daccès à lénergie dans la ville de Kinshasa avant les projets PEPUR et PMEDE, égale après lesdits projets ». Voilà pourquoi dans sa lettre ouverte signée par son directeur exécutif, Raymond Luneko Nsiala, le FJRN formule quelques questions à lendroit du président de la BAD.
Dans le lot des questions: est-il possible pour la BAD de mettre à la disposition du public des rapports des entreprises contractantes dans les projets susmentionnés ?; à quand la publication des différents rapports dachèvement des projets pour la Rdc? ; la BAD est-elle satisfaite des réalisations des travaux des entreprises contractante? ; les habitants de Kinshasa Est et Ouest connaissent-ils laugmentation de lénergie disponible ?; les conditions de sécurité à travers notamment la réduction des risques de vol et de la criminalité sont-elles garanties à Kinshasa Est et Ouest? ; et les zones concernées par le projet PEPUR ont-elles la disponibilité de lélectricité dans les ménages?.
Le FJRN estime quant à lui que la politique du secteur de lénergie du groupe de la BAD fixe plusieurs principes directeurs, dont celui de la gouvernance renforcée au niveau national à travers la création et le maintien dun environnement propice en encourageant lapplication des politiques budgétaires et juridiques saines, lamélioration de la performance du secteur public, et lobligation de rendre des comptes.
« Nous sommes très choqués de voir quen République démocratique du Congo ce principe de rendre des comptes nest pas dapplication. Pour votre gouverne, Monsieur le président, le Forum des jeunes pour les ressources naturelles ne cesse de faire de la notion de la redevabilité aux communautés affectées, lune de ses priorités majeures, notamment sur la transparence et partage dinformations dans les meilleurs délais. Ces informations doivent être claires, accessibles, fiables et appropriées au contexte sur le projet mis en uvre ainsi que les procédures de décisions liées au projet. Notre organisation ne cesse de sinterroger si et seulement si tous les projets pilotés par la BAD en République démocratique du Congo ont satisfait à la notion de redevabilité », écrit le FJRN au président de la BAD.
Quid du projet PEPUR ?
Cette organisation de la Société civile, FJRN, dit avoir constaté que la BAD a financé plusieurs projets phares en Rdc, notamment le projet dinvestissement intitulé PEPUR (Projet délectrification périurbaine et rurale) qui portait sur la réhabilitation et lextension du système de distribution dénergie électrique de Kinshasa et des localités choisies dans quatre provinces de la République démocratique du Congo. Avec un coût total estimé à 70,38 millions USD, ce projet allait prendre 48 mois, à partir de 2011.
« Ledit projet comprenait lassainissement, la réhabilitation et lextension de lignes MT/BT, la réalisation de branchements, linstallation de foyers déclairage public, la promotion dactions commerciales spécifiques pour accroître le nombre de nouveaux abonnés et toucher le maximum de populations, particulièrement les plus défavorisées. La BAD avait affirmé, par ailleurs, que ce projet allait contribuer à lamélioration des conditions des entreprises implantées dans les zones couvertes, des conditions de sécurité à travers notamment la réduction des risques dincendies de lusage dautres sources déclairage, la réduction des risques daccidents, de vol et de criminalité grâce à léclairage public et la disponibilité de lélectricité dans les ménages, du fonctionnement des services administratifs et sociaux ainsi que les activités des opérateurs économiques implantés dans les zones du projet », renseigne le FJRN dans sa lettre ouverte.
Le FJRN affirme également avoir analysé le cadre de ce projet sur les résultats, et il ressort que la situation est très chaotique et préoccupante. Létat des lieux dans les zones concernées par le projet indique que dans la commune de Makala, à Kinshasa, on devrait installer un poste de 220/20 KV pour 12,11 millions Usd. Au quartier Badiadingi, toujours à Kinshasa, on devrait renforcer la sous-station. Tandis quau campus de lUNIKIN, à Kinkole et dans la commune de la Nsele, on devrait renforcer les sous-stations pour 16,94 millions Usd.
Dans toutes les communes de Kinshasa Ouest, centre et Nord on devrait assainir et renforcer les capacités des réseaux MT/BT et dans les communes de Kinshasa Sud et Kinshasa Est devrait assainir et renforcer les capacités des réseaux MT/BT.
Un peu plus loin de Kinshasa, le FJRN demande au président de la BAD quen est-il de lélectrification rurale de Dima et Dembela dans le grand Bandundu pour 2,69 millions Usd et lélectrification rurale de Yakusu dans lex Province Orientale pour 1,51 millions Usd. « Monsieur le président, le Forum des jeunes pour les ressources naturelles est peiné de constater que dans plusieurs pays africains où la BAD finance des projets, elle met à la disposition du public le rapport dachèvement de projet (RAP) Quen est-il des projets de la République démocratique du Congo, à savoir le projet délectrification périurbaine et rurale (PEPUR) et le projet de réhabilitation et de renforcement des centrales hydroélectriques dInga et du réseau de distribution de Kinshasa (PMEDE), qui ont été évalués plusieurs fois par les différentes missions de la Banque africaine de développement ? », lui demande-t-il.
Le FJRN termine sa lettre ouverte par une note positive « dans la mesure où la BAD prévoit dintégrer lengagement de la société civile tout au long du cycle des projets afin de promouvoir la transparence avec pour objectif principal d'accroître la participation effective et efficace des parties prenantes de la banque ».
Lepetit Baende