Dans un communiqué publié ce 14 août 2025, l’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP) souligne que la réduction du nombre de ministères en République démocratique du Congo constitue à la fois une exigence budgétaire et une réforme techniquement réalisable, appuyée par des données probantes.
« Les conclusions de l’étude proposée en avril 2023 et enrichie en février 2025 par l’ODEP démontrent que l’État congolais peut fonctionner de manière optimale avec dix (10) pôles de développement économique, contre cinquante-trois (53) ministères actuellement », peut-on lire dans le communiqué.
Une rationalisation porteuse d’économies
Selon le Pr Florimond Muteba Tshitenge, Président du Conseil d’Administration de l’ODEP :
« Une telle rationalisation permettrait de dégager plusieurs centaines de millions de dollars d’économies annuelles sur les charges de fonctionnement, les rémunérations et les avantages, tout en renforçant la cohérence et la coordination de l’action gouvernementale. »
L’ODEP s’appuie sur les travaux de l’économiste Joseph Stiglitz, selon qui une gestion efficace des ressources publiques repose sur une structure claire et des objectifs bien définis.
Face aux contraintes financières persistantes et à l’urgence des besoins sociaux, l’ODEP invite le président de la République à engager sans délai cette réforme structurelle, afin de :
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Recentrer l’action publique sur les véritables priorités nationales ;
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Renforcer l’efficacité de l’État.
Objectifs de la réforme
L’objectif est de :
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Garantir l’efficacité de l’action gouvernementale ;
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Rationaliser les structures ministérielles et les agences publiques ;
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Réaffecter les ressources économisées vers les secteurs prioritaires (développement humain, cohésion nationale).
Recommandations de l’ODEP
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Réorganisation du gouvernement autour de 10 pôles sectoriels (incluant les agences rattachées) :
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Pôle Souveraineté et Sécurité : Défense, Intérieur, Justice, Affaires étrangères + ANR, PNC, ANLC, CNDH.
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Pôle Économie et Finances : Finances, Budget, Économie nationale, Commerce extérieur + BCC, ARMP, DGI, DGDA, ARCA.
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Pôle Infrastructures et Aménagement du territoire : Travaux publics, Transports, Urbanisme, Énergie + ACGT, AAC, SCTP, SNEL.
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Pôle Développement humain : Éducation, Santé, Affaires sociales, Emploi + Service national, ANFP, FPEN.
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Pôle Agriculture et Développement rural : Agriculture, Pêche, Élevage, Environnement + ONDA, INERA, OCC.
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Pôle Mines et Ressources naturelles : Mines, Hydrocarbures, Forêts + SAEMAPE, CAMI, SAKIMA.
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Pôle Gouvernance et Réformes institutionnelles : Fonction publique, Réformes administratives, Numérisation + ANAPI, ANSI, CENI.
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Pôle Culture et Communication : Culture, Médias, Tourisme + ACP, ONT, FPC.
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Pôle Recherche et Innovation : Science, Technologie, Recherche + ASTC, INRB.
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Pôle Planification et Coopération internationale : Plan, Coopération au développement + INS, FNPSS.
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Adoption d’une loi-cadre fixant la structure ministérielle et interdisant la création de portefeuilles hors cadre sans réforme parlementaire.
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Mise en place d’un mécanisme de suivi indépendant (Cour des comptes, IGF, société civile) pour contrôler l’application de la réforme.
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Réaffectation des économies vers les secteurs pro-pauvres (éducation, santé, eau potable, sécurité alimentaire).
Une réforme ancrée dans la bonne gouvernance
S’inspirant de Kofi Annan (« La bonne gouvernance est la clé du développement durable »), l’ODEP souligne que « la réduction du nombre de ministères s’inscrit pleinement dans cette logique, en privilégiant l’efficacité et la responsabilité publique ».
L’ODEP réaffirme son engagement à accompagner cette réforme et appelle toutes les forces vives à soutenir sa mise en œuvre, pour un État plus performant, au service du développement et du bien-être des citoyens.
Bienvenu Ipan