Le cabinet américain de lobbying Von Batten-Montague-York, dirigé par le docteur Von Batten, accuse le président rwandais Paul Kagame de manipuler le Congrès américain pour protéger ses intérêts économiques et affaiblir la République démocratique du Congo (RDC). Cette accusation intervient alors que le pays est engagé dans des négociations avec l’administration Trump pour la signature d’un accord sur les minerais stratégiques.
« Nous travaillons à confirmer des informations selon lesquelles les agents du président Paul Kagame à Washington, D.C., feraient du lobbying auprès des membres démocrates du Congrès pour saper le Partenariat minier États-Unis-RDC, proposé par le président Donald Trump », indique le cabinet sur son compte X.
Il fait référence à une lettre adressée à Donald Trump et au secrétaire d’État américain Marco Rubio, dans laquelle une cinquantaine de députés démocrates, menés par Linda Sánchez, demandent que toutes les discussions entre la RDC et les États-Unis soient soumises à l’approbation du Congrès pour plus de transparence.
Pour le cabinet Von Batten-Montague-York, les accusations contenues dans cette lettre sont infondées, puisque Linda Sánchez « ne fait même pas partie de la Commission des affaires étrangères de la Chambre, une commission pourtant engagée activement sur ce dossier depuis des mois ».
Le cabinet rappelle que Paul Kagame « n'est pas un allié des États-Unis, sauf quand il veut leur argent ».
« Ses actions montrent clairement qu’il s’oppose activement aux initiatives du président Donald Trump en RDC », écrit-il.
Et d’ajouter :
« On ne peut pas lui faire confiance à Goma. On ne peut pas lui faire confiance à Washington. Il est temps d’avoir une vraie démocratie au Rwanda. »
Ces accusations surviennent dans un contexte où John K. Hurley, sous-secrétaire du Trésor pour le renseignement financier et la lutte contre le terrorisme, a déclaré ce mardi 12 août que les États-Unis comptent agir rapidement contre tous les groupes armés entravent leur accès aux minerais, notamment à Rubaya, une zone sous le contrôle de l’armée rwandaise et des rebelles du M23 depuis plusieurs mois.
Parallèlement, les États-Unis s’impliquent dans la résolution pacifique du conflit dans l’est de la RDC, impliquant le Rwanda et les rebelles du M23.
C’est ainsi que le 27 juin 2025, la RDC et le Rwanda ont signé un accord de paix intégrant également la problématique du développement économique des deux pays. Cet accord vise à favoriser le commerce et l’investissement, à améliorer la transparence des chaînes d’approvisionnement en minerais critiques, et à ouvrir la voie à des investissements responsables et légaux.
Bruno Nsaka
