Le gouvernement, à travers le ministre des Postes, Télécommunications et Numérique (PTN), Augustin Kibassa, a validé jeudi le rapport d'évaluation de la préparation de la RDC à l'intelligence artificielle (IA). Ce document est le fruit d'un travail intense qui a compté avec la contribution des experts nationaux et des personnes-ressources clés, sous la coordination de la Commission nationale pour l'UNESCO de la RDC et l'accompagnement technique et financier de l'UNESCO. Il permettra de mesurer les progrès, d'identifier les lacunes, de mobiliser les acteurs clés, et surtout, de tracer une feuille de route réaliste pour une IA éthique, inclusive et bénéfique à tous dans le pays.
"J'ose croire que le présent rapport d'évaluation a profondément balisé la voie de l'adoption de l'usage massif de l'IA dans notre pays, car dit-on : 'qui trop embrasse mal étreint'. Ce qui nous convie à une vigilance tous azimuts face à toutes les tendances technologiques qui s'offriront", a lancé le ministre des PTN.
Quant à elle, la ministre de l'ESU, en sa qualité de vice-présidente de la Commission nationale pour l'UNESCO, a appelé à "tirer le meilleur profit de l'IA, cerner les abus et les risques afin d'adopter des mesures préventives".
De son côté, le ministre de la Recherche scientifique et Innovation technologique a révélé que l'IA est un vaste champ de recherche scientifique et d'innovation technologique. C'est à ce titre qu'il a invité ses collègues membres du gouvernement, scientifiques et chercheurs à former un front congolais de recherche scientifique et d'innovation technologique axé sur l'IA, qui interpelle toutes les intelligences de la République pour que nous puissions tirer le maximum de capacités de nos 30 000 milliards de neurones".
À son tour, le représentant résident de l'UNESCO en RDC, Isaias Barreto da Rosa, a appelé à la responsabilité collective de toutes les parties prenantes de "veiller à ce que le développement de l'IA soit guidé par des principes de justice, de transparence, en mettant l'humain au centre".
Le rapport, tel que présenté par le consultant, le professeur Cédric Oveneke, explore la définition de l'IA et ses enjeux globaux, avant de s'attarder sur la chaîne de valeur qui structure son intégration dans l'économie et la société. Cette approche, a-t-il souligné, permet d'analyser les éléments fondamentaux nécessaires à une adoption efficace de l'IA, en tenant compte des dynamiques économiques, technologiques et sociétales.
Selon ce consultant international, l'évaluation de la situation actuelle repose sur un diagnostic méthodique, structuré en plusieurs axes : juridique, social et culturel, scientifique et éducatif, économique, ainsi que technique et infrastructurel. Une analyse SWOT met en lumière les forces, faiblesses, opportunités et menaces propres à la RDC dans ce domaine. Sur cette base, poursuit l'expert, des recommandations sont formulées pour guider le pays vers une vision et une stratégie nationale de l'IA, avec un accent sur trois piliers essentiels : la gouvernance et la régulation, le développement du capital humain et l'industrialisation. Enfin, le rapport identifie les risques et perspectives liés à cette transition, soulignant la nécessité d'une approche coordonnée et proactive pour faire de l'IA un levier de développement économique.
Bienvenu Ipan
