Selon la loi de finances rectificative de l'exercice 2025 adoptée vendredi 6 juin 2025 par l'autorité budgétaire, les recettes du budget général sont désormais estimées à 45 750 milliards de francs congolais (FC), soit une baisse de 2,2 % par rapport au niveau initial. Les recettes des budgets annexes restent stables à 903 milliards de FC, tandis que celles des comptes spéciaux enregistrent une hausse de 4,9 % par rapport à leur niveau initial de 3 851 milliards de FC, grâce à la mise en place du Fonds d'investissements stratégiques.
À fin mars 2025, les recettes mobilisées s'élèvent à 6 878 milliards de FC contre 7 454 milliards de FC de dépenses, générant un déficit budgétaire de 576 milliards de FC. Le taux de réalisation des recettes courantes atteint 71,1 % par rapport à la prévision de 8 054 milliards de FC, un recul attribué à l'aggravation de la situation sécuritaire dans les provinces orientales.
L'examen de l'année précédente montre qu'à fin décembre 2024, les recettes avaient atteint 44 840 milliards de FC contre des dépenses de 45 022 milliards, soit un déficit maîtrisé de 182 milliards de FC, comblé notamment par l'émission d'obligations du Trésor. En parallèle, les recettes courantes ont dépassé les prévisions avec un taux de réalisation de 101,9 %.
Du côté des dépenses, une reprogrammation majeure a été opérée, orientant davantage de ressources vers les Forces armées, la sécurité intérieure, l'assistance humanitaire et les déplacés de guerre. Le budget général intègre également les effets des efforts gouvernementaux pour réduire le train de vie des institutions, ainsi que les priorités stratégiques comme le PDDRCS, la gratuité de l'enseignement, la couverture santé universelle, le programme PDL-145 territoires et la diversification économique.
En substance, les dépenses du budget général se sont chiffrées à 45 750 milliards de FC. Tout en privilégiant les dépenses sécuritaires, l'allocation des ressources dans ce projet de loi de finances rectificative a pour objectif principal de préserver les équilibres budgétaires entre l'impérieuse nécessité de maintenir la stabilité macroéconomique, de poursuivre les réformes dans le cadre du programme appuyé par le Fonds monétaire international et de maintenir un niveau d'investissement qui cadre avec l'objectif de la diversification de l'économie nationale et de maîtrise de l'inflation.
Les réaménagements effectués dans ce projet de loi garantissent la soutenabilité des finances publiques, dans le respect du solde budgétaire intérieur convenu dans le programme avec le Fonds monétaire international à hauteur de 2 987 milliards de FC, qui constitue un objectif indicatif majeur à ne pas dépasser. Le montant global du budget 2025 est revu à la baisse, passant de 51 553,5 milliards de FC à 50 692 milliards de FC, soit une diminution de 1,7 % par rapport à la loi de finances initialement adoptée.
Jean-Baptiste Leni
