En tant qu'agence d'exécution du Programme de développement local des 145 territoires (PDL-145 T) dans la province du Kasaï, dont le chef-lieu est Tshikapa, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) est accusé dans un rapport de n'avoir livré aucun ouvrage dans cette province jusqu'à ce jour, alors que le gouvernement de la RDC lui a déjà versé la totalité des fonds, plus un supplément de 70 millions USD.
Réagissant à ces allégations contenues dans un rapport du Centre de recherches en finances publiques et développement local (Crefdl), le PNUD justifie cette non-livraison par « de sérieux défis en matière d'accessibilité » des territoires de la province du Kasaï, « ce qui complique considérablement l'approvisionnement des chantiers ».
Pour le PNUD, le gouvernement aurait dû mettre en œuvre simultanément toutes les composantes du PDL-145 « afin de créer une synergie fonctionnelle entre elles. Autrement dit, la réalisation d'une composante devait contribuer à atténuer les facteurs de risque déjà identifiés en amont dans la mise en œuvre des autres », explique l'agence onusienne.
« Par exemple, les difficultés majeures rencontrées par les entreprises, notamment l'impraticabilité des routes d'accès aux sites retenus pour la construction des infrastructures, auraient dû être résolues par la mise en œuvre parallèle de la composante relative à la réhabilitation des routes de desserte agricole. Malheureusement, à ce jour, ces composantes complémentaires n'ont pas encore été activées », précise cette structure des Nations Unies.
Le PNUD relève également un « déficit managérial chez certaines entreprises contractantes, qui contribue également à aggraver les retards et les difficultés opérationnelles ».
Dans son rapport, le Crefdl indique que sur les 69 ouvrages prévus, 35 ont été lancés depuis 2023, dont un seul est en phase de livraison, tandis que 34 n'ont pas connu de début d'exécution dans la province du Kasaï.
En réponse, le PNUD assure que tout est mis en œuvre pour achever les 69 infrastructures d'ici décembre.
« Le PNUD met tout en œuvre pour respecter cette échéance, en intensifiant le suivi, en soutenant la mobilisation des entreprises contractantes et en assurant une coordination étroite avec les parties prenantes locales. Des mesures correctives ont été engagées pour accélérer l'exécution, notamment le réajustement des modalités de paiement des entreprises et l'optimisation des plannings ».
Bruno Nsaka
