L'actualité sur les matières premières congolaises était particulièrement riche cette semaine. Notre rédaction vous propose un panorama des principaux événements concernant les minerais de la République démocratique du Congo du 14 au 20 avril.
1. L'opacité autour des 194 millions affectés au FOMIN
Le Centre de recherche en finances publiques et développement local (CREFDL) basé à Kinshasa a effectué, sur trois mois, une analyse des revenus générés par le secteur extractif (mines et pétrole) entre 2020 et 2022 en RDC.
Cette analyse révèle un écart significatif de 94,1 millions de dollars entre les montants retracés dans les lois de finances 2020-2022 et les déclarations de l'Initiative pour la transparence des industries extractives en RDC (ITIE-RDC) concernant les revenus versés au Fonds minier pour les générations futures (FOMIN).
Le centre de recherche dénonce également une utilisation abusive des recettes de 100 millions de dollars affectées au FOMIN.
2. Enquête de Global Witness sur les minerais de zones de conflit en RDC
Une enquête de l'ONG Global Witness, publiée mardi 15 avril, révèle que Traxys, un négociant international en matières premières basé au Luxembourg, a acheté 280 tonnes de coltan au Rwanda en 2024. Or, ce minerai proviendrait de zones de conflit en République démocratique du Congo avant d'être introduit en contrebande vers Kigali.
Selon Global Witness, l'analyse des données commerciales et les témoignages de deux trafiquants suggèrent qu'une part importante du coltan acheté par Traxys serait liée au conflit dans l'est de la RDC.
L'ONG met en lumière une collusion entre le coltan congolais illégalement exploité par les rebelles, le Rwanda et l'Union européenne. Elle appelle l'UE à annuler son partenariat sur les matières stratégiques signé en février 2024 avec le Rwanda et à suspendre son aide au développement tant que Kigali n'aura pas retiré ses troupes de RDC et cessé son soutien au M23.
3. Gouvernance minière au cœur du débat citoyen
Lors du lancement du dialogue national sur la gouvernance minière organisé par le Comité de crise pour la paix et la sécurité (structure de la société civile) ce mardi 15 avril à Kinshasa, la Première ministre Judith Suminwa a salué cette initiative. Elle a exprimé son attente d'un "plan d'action concret, rigoureux, ambitieux et patriotique" dans un contexte de conflit en RDC et dans la région des Grands Lacs.
Judith Suminwa a rappelé la position du gouvernement sur la crise dans l'Est du pays, qu'elle attribue à la convoitise des minerais congolais, source selon elle de chaos, de désolation et de deuil pour de nombreuses familles.
César OLOMBO