Les travailleurs des entreprises en sous-traitance dans l'ex-province du Katanga vivent des conditions inhumaines : salaires indécents, manque de couverture santé, exposition à des substances toxiques, manque d'équipements de sécurité. Malgré cette situation, leurs droits de réclamation sont restreints, sans moyen de réclamer l'amélioration de leurs conditions de vie.
C'est ce qui ressort d'un récent rapport de l'ONG britannique Raid et du Centre d'Aide Juridico-Judiciaire (CAJJ) basé à Kolwezi, dans le cadre de la DRC Mining Week organisée à Lubumbashi du 11 au 13 juin dernier.
« Bien que certains syndicats indépendants aient vu le jour et revendiqué de meilleures conditions - comme une meilleure prise en charge des frais scolaires ou funéraires - des travailleurs ont affirmé que l'influence syndicale peut être affaiblie par la corruption et l'absence d'application des décisions », peut-on lire dans le rapport.
La situation est pire dans les entreprises chinoises :
« Dans plusieurs cas, des travailleurs ont indiqué que des entreprises chinoises désignaient elles-mêmes les représentants syndicaux ou prenaient des mesures de rétorsion contre des membres actifs, allant jusqu'à prononcer des suspensions ou des licenciements », précisent les deux organisations.
Elles rapportent les propos d'un travailleur qui a été exclu d'un syndicat juste à cause de son esprit « militant ».
Ces structures rappellent leur rapport de 2021, où ils avaient révélé que certaines entreprises minières cherchaient à affaiblir la liberté d'association en recourant à des tactiques telles que la rotation de travailleurs entre des contrats de courte durée pour empêcher la syndicalisation, l'intimidation des dirigeants syndicaux et des représailles contre les travailleurs tentant de s'organiser, compromettant ainsi les efforts de négociation collective.
Pour remédier à cette situation, Raid et CAJJ recommandent à ces entreprises de respecter le droit de tous les travailleurs, y compris les travailleurs sous contrat temporaire ou en sous-traitance. Elles doivent également organiser la formation des syndicats indépendants, s'abstenir de toute forme d'ingérence, d'intimidation ou de représailles et assurer aux représentants syndicaux la liberté et les moyens nécessaires pour agir efficacement sur le lieu de travail.
Bruno Nsaka