L'Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) regrette l'exploitation illégale des ressources minérales dans le parc national des Virunga, au Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo, en proie à l'insécurité alimentée par le groupe armé AFC/M23 soutenu par les Forces rwandaises de défense (RDF).
Cette alerte a été lancée le 31 mars 2025 dans la ville de Beni, siège provisoire des institutions, à l'occasion d'une conférence de presse organisée par cette structure.
Pour Méthode Uhoze, directeur des relations extérieures de l'ICCN, ce pillage des ressources naturelles est facilité par la guerre dans cette région où les éco-gardes n'ont plus aucun contrôle sur les zones minières qu'ils sont censés protéger.
« Les guerres n'impactent pas seulement les populations, elles affectent aussi la flore et la faune. Actuellement, plusieurs zones du parc échappent au contrôle des éco-gardes en raison de l'insécurité. Ces zones sont devenues des bastions d'exploitation illégale des ressources », déplore-t-il.
Méthode Uhoze a également fait savoir que la guerre a impacté les activités touristiques de ce parc, mettant ainsi en péril la situation économique d'une centaine de familles qui vivaient de cette activité.
La résurgence des conflits armés a pris une autre tournure depuis janvier 2025, lorsque les rebelles AFC/M23 ont occupé les villes de Goma et de Bukavu. Un rapport du groupe d'experts des Nations unies publié au cours du même mois de janvier a révélé que ces rebelles pillent systématiquement les minerais congolais dans certaines zones qu'ils occupent, comme à Rubaya où ils ont frauduleusement exporté 150 tonnes de coltan vers le Rwanda.
César Olombo
