Le secteur extractif constitue le poumon économique de la République démocratique du Congo, contribuant à plus de 50 % du budget national. L'actualité sur les matières premières congolaises a été prolifique au cours de cette semaine, et la rédaction de Deskeco.com vous propose les gros titres qui ont fait la Une de la presse congolaise.
- Les exportations d'or d'une valeur de 1,53 milliard USD en 2024
Malgré une baisse constatée, la RDC a exporté 27 934,90 kg d’or, pour une valeur totale de 1,53 milliard USD, contre 28 808,38 kg en 2023, évalués à 1,33 milliard USD. Cette légère diminution en volume s’accompagne donc d’une hausse de 15 % en valeur.
Ces données ont été révélées par les récentes statistiques de la Cellule technique de coordination et de planification minière (CTCPM) du ministère des Mines, qui a tout de même noté une baisse de 3 % des exportations d'or en quantité pour l'année 2024, comparée à 2023.
D'après ce document consulté par DeskEco.com, 94 % des exportations proviennent de l’exploitation industrielle (26 183,76 kg), contre seulement 6 % pour l’or artisanal (1 755,82 kg). Parmi les acteurs industriels, on cite notamment Kibali Gold, qui domine largement avec 99,6 % des volumes (26 075,10 kg), suivi de très loin par MCCR (102,92 kg) et Ste Kimia Mining (5,73 kg).
L’or artisanal exporté provient majoritairement de la province du Sud-Kivu (93 %, soit 1 636,79 kg), suivi du Tanganyika (2,8 %, 49 kg), de l’Ituri (2 %, 29,63 kg), du Nord-Kivu (1,7 %, 29,17 kg) et, marginalement, de Kinshasa (0,6 %, 11,22 kg).
- La RDC et les USA se dirigent vers un partenariat stratégique sur les minerais
Le nouveau conseiller principal pour l’Afrique du président américain Donald Trump a été reçu jeudi 2 avril 2025 à Kinshasa par le président congolais Félix Tshisekedi.
Après ce tête-à-tête, Massad Boulos a déclaré devant la presse que leurs échanges ont également tourné autour de la collaboration économique, notamment sur la marche à suivre pour la mise en place d'un accord entre les deux pays concernant les minerais stratégiques.
Selon l'émissaire américain, cette collaboration permettra aux entreprises américaines, qui « opèrent en toute transparence », de stimuler les économies locales à travers des investissements de plusieurs milliards de dollars.
La rencontre entre ces deux personnalités intervient dans un climat sécuritaire très critique où les villes de Goma et Bukavu, dans l'Est de la République démocratique du Congo, sont aux mains de rebelles de l'AFC/M23.
- Voyage mystérieux de 67 % des minerais congolais vers les pays du Moyen-Orient
La révélation était glaçante. Lors de son intervention par vidéoconférence le 2 avril 2025 devant la commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale française, le gouverneur de la province du Sud-Kivu, Jean-Jacques Purusi, a révélé que 67 % de la production illicite de minerais extraits du Sud-Kivu sont dirigés vers le Moyen-Orient, tandis que seulement 2 % vont en Europe. Contrairement à ce que raconte la légende urbaine selon laquelle 90 % des minerais partiraient en Chine.
Il a en outre précisé que, lorsque l'on parle du Moyen-Orient, il s'agit de Dubaï, des Émirats arabes unis, et de l'Arabie saoudite.
Dans une récente étude sur les conflits dans l’Est du Congo, l’ancien ambassadeur français en RDC, Pierre Jacquemot, a révélé que les États-Unis constituent la principale destination de ces minerais. Selon lui, ces ressources naturelles alimentent les géants de la tech mondiale comme Tesla, Apple, Motorola, Intel et HP. Du côté du Canada, c’est l’entreprise BlackBerry, et en Finlande, Nokia qui en bénéficie également. Ces grandes entreprises technologiques sont des acteurs majeurs du marché des minerais extraits illégalement en RDC.
César Olombo
