La société américaine Alphamin, spécialisée dans l’exploitation de l’étain dans le territoire minier de Kalikale, en province du Nord-Kivu, au Nord-Est de la RDC, a annoncé le 14 mars dernier, dans une correspondance, la fermeture temporaire de ses activités minières suite à la détérioration de la situation sécuritaire dans la région.
L’État congolais pourrait ainsi perdre ses impôts, taxes et redevances minières suite à la fermeture de cette société, qui exploite l’une des plus grandes réserves d’étain de la région. Selon la Radio Okapi, cette société payait plus d’un million de dollars américains chaque semaine en taxes, impôts et redevances minières à l’État congolais.
Au-delà de cet atout, Alphamin contribue également à la maintenance de l’axe routier Lubutu-Kisangani-Beni-Kasindi, reliant la province de Maniema à celle de la Tshopo, dans l’est de la République démocratique du Congo. Cette suspension d’activités va également compromettre le bien-être des ménages, qui dépendaient des activités génératrices de revenus qui se faisaient autour d’elle.
« La société emploie des milliers d’expatriés et de Congolais, elle paie des taxes, impôts et redevances minières à l’État, mensuellement estimés à plus d’un million de dollars américains. La présence de cette société Alphamin contribue significativement à l’économie locale, en approvisionnant de petits marchands. Plusieurs autres activités génératrices de revenus sont menées autour de ce site », fait-elle savoir.
Pour rappel, dans sa note, le conseil d’administration de cette société justifiait cette fermeture provisoire par la crise dans la région, compromettant la sécurité de son personnel.
« Cette décision a été prise après que des groupes militants insurgés ont récemment avancé vers l'ouest en direction de l'emplacement de la mine en RDC, occupant les villes de Nyabiondo le 9 mars 2025, la capitale du secteur d'Osso-Banyungu située à environ 110 km au nord-ouest de Goma, suivie de Kashebere à 13 km supplémentaires à l'ouest de Nyabiondo le 12 mars 2025. La sécurité des employés et des sous-traitants de la Société reste sa priorité absolue », indiquait-il.
Jean-Baptiste Leni
