Un jour avant la tenue du sommet EAC-SADC, qui se déroulera ce samedi 8 février 2025, en Tanzanie, et réunira les présidents Félix-Antoine Tshisekedi et Paul Kagame, sur la détérioration de la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC, le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a appelé, ce vendredi 7 février 2025, les différentes parties prenantes à ce sommet à privilégier la paix, afin de stopper les dernières escalades au Nord-Kivu et au Sud-Kivu.
« Demain, les leaders de la communauté des États de l’Afrique de l’Est et de la communauté de développement de l’Afrique australe vont se réunir au sommet en Tanzanie, qui abordera les offensives menées par le M23, soutenu par les forces rwandaises de défense en RDC. La semaine prochaine, à Addis-Abeba, je prendrai part au sommet du Conseil de sécurité et de paix de l’Union africaine, où cette crise sera également abordée. Face à cette situation, je voudrais appeler à la paix », a dit Antonio Guterres.
Il les appelle à s’accorder pour retrouver la paix, en vue de préserver la souveraineté et l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo. Antonio Guterres exclut toute solution militaire à l’heure actuelle en faveur d’une voie diplomatique.
« Mon message est clair : « silence aux armes », « stop aux escalades », et respectez la souveraineté et l’intégrité du territoire de la République démocratique du Congo, en observant le droit international de l’homme et le droit international humanitaire. Il n’y a pas de solutions militaires. C’est le temps pour tous les signataires de paix et sécurité, ainsi que pour tous les cadres de coopération pour la RDC et pour la région, d’honorer leur engagement », déclare-t-il.
À lui d’ajouter :
« C’est le temps de la médiation et de la paix, également le temps de mettre fin à cette crise. Les enjeux sont cruciaux. Nous voulons un rôle actif et constructif de la part de toutes les parties prenantes, notamment les pays voisins, les organisations régionales, l'Union africaine et les Nations Unies. Nous devons tous nous impliquer pour la paix. »
Le secrétaire général des Nations Unies a, tout de même, déploré l’aggravation de la crise sécuritaire ces derniers temps à Goma et ses environs, et ses conséquences dangereuses :
« Des milliers de personnes ont été tuées, y compris des femmes et des enfants, et des centaines de personnes ont été forcées de quitter leurs maisons dans l’est de la RDC. À Goma, des femmes ont été violées… La situation est préoccupante, et les conflits continuent de s’étendre vers le Sud-Kivu. »
Les dernières escalades de violence à Goma et ses environs continuent de s’étendre vers la province du Sud-Kivu, après la prise totale du Nord-Kivu. Cette semaine, des affrontements ont été signalés dans le territoire de Kahele, après la prise de contrôle du territoire minier de Minova, tous deux situés dans le Sud-Kivu. Économiquement, cette situation a également accentué le pillage dans la région en faveur du Rwanda, principal soutien du M23.
Après l’échec du dernier sommet de l’EAC, auquel le président Félix-Antoine Tshisekedi a refusé de participer, un autre sommet, cette fois EAC-SADC, va le réunir en Tanzanie avec son homologue rwandais sur la crise de l’Est.
Jean-Baptiste Leni