Est de la RDC : Le Rwanda a utilisé la violence sexuelle comme arme de guerre pour causer des déplacements massifs de populations et contrôler des zones riches en minerais « désirables » (Etude)

Le président rwandais
Le président rwandais
PAR Deskeco - 20 aoû 2025 13:05, Dans Actualités

Une étude du Kobe College, une université privée  japonaise spécialisée notamment dans les questions de réfugiés, de conflits et de politique africaine, révèle que le Rwanda, à travers le Front patriotique rwandais (parti au pouvoir depuis plus de 30 ans), a utilisé la violence sexuelle comme arme de guerre pour favoriser des déplacements des populations dans les zones riches en minerais et les contrôler.

Cette forme de violence sexuelle liée au conflit (VSLC) inclut une dimension d'économie politique car elle a été utilisée pour promouvoir l'exploitation de minéraux de grande valeur comme le coltan, faisant partie de la « chaîne d'assemblage globale », renseigne l'étude qui cite plusieurs autres études antérieures, enquêtes et rapports d'institutions telles que Human Rights Watch, l'ONU, etc.

« Des acteurs globaux ont profité du trafic illégal de ressources naturelles et/ou minérales par le Rwanda voisin en approvisionnant les chaînes globales depuis l'invasion de l'est du Congo en 1996. Ce trafic illégal avait un objectif et un gain économiques clairs ; ainsi, la présence de ressources abondantes a rendu l'est de la RDC extrêmement désirable pour le Rwanda », précise l’étude.

L’étude soutient que le FPR a établi une structure de masculinité dans la région qui le plaçait au-dessus des hommes congolais, affaiblissant leur masculinité en les faisant paraître incapables de protéger leurs femmes. Le FPR, qui soutient la majeure partie des groupes armés dans la région et qui a réussi à infiltrer les Forces armées de la RDC après l’assassinat de l’ancien président Laurent-Désiré Kabila en 2001, a procédé à des viols massifs et à l’humiliation des hommes des zones dites « désirables », pour semer la terreur et provoquer des déplacements de populations.

L’étude cite des faits documentés notamment par le prix Nobel congolais, le docteur Denis Mukwege, qui a œuvré durant des décennies à réparer les femmes victimes des atrocités du FPR.

La violence sexuelle comme arme de guerre a eu des conséquences incalculables sur les femmes particulièrement, affectant les moyens de subsistance économiques de leurs communautés.

« Les victimes de viol ne peuvent souvent pas poursuivre leurs activités agricoles, car elles sont physiquement et psychologiquement affaiblies par les blessures et les traumatismes causés par le viol et ont une forte peur d'être violées à nouveau », indique l’étude,

Qui ajoute :

« De plus, le viol s'accompagne généralement de pillage, privant complètement les femmes de leurs outils agricoles. L'incapacité des femmes à produire de la nourriture entraîne des pénuries alimentaires, une malnutrition sévère et la pauvreté. »

Bruno Nsaka

 

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