Les Forces vives de la province de l’Ituri, au Nord-Est du pays, appellent le gouvernement de la République démocratique du Congo à faire appliquer la loi contre les sociétés chinoises qui prospèrent dans l’exploitation minière illicite dans le territoire de Mambasa, avec toute violation environnementale.
Cet appel est intervenu après qu’elles aient tiré la sonnette d’alarme par rapport à l’exploitation illicite, devenue une préoccupation majeure dans cette partie de la province de l’Ituri. Cette sonnette d’alarme a été exprimée ce lundi 3 février 2025, par son coordonnateur Dieudonné Lossa, au cours d’un entretien médiatique accordé à Deskeco.
« Nous demandons à l’Etat congolais de faire observer les lois, qui sont déjà établies dans ce pays. Il n’est pas question d’inventer quoi ce soit, les lois existent déjà, et elles doivent seulement être appliquées. Tous ceux-là qui n’appliquent pas la loi, doivent être poursuivis par l’Etat congolais. Ils doivent être sanctionnés » déclare-t-il.
Ces exploitations minières illicites exposent les plus souvent l’environnement, rendant ainsi difficile la vie à la communauté locale sur place. Dieudonné Lossa recommande, de ce fait, au gouvernement de faire respecter la loi, pour que tout préjudice environnemental soit restitué.
« Nous voulons que les préjudices causés à l’environnement et à la communauté locale dans ce territoire soit réparés », lance-t-il.
Le coordonnateur de la société civile souligne, par ailleurs, que ces exploitations illicites détruisent non seulement des endroits, mais aussi polluent des eaux de la région, compromettant ainsi la pêche pour la population locale de Mambasa.
La société civile de l’Ituri a entamé cette semaine une enquête dans le territoire de Mambasa, où elle a été interpelée par la population locale sur les exploitations abusives de chinois dans cette partie du pays. Plusieurs rapports démontrent que ces chinois collaborent souvent avec certains décideurs politiques du pays.
Au début de mois de janvier 2025, la plateforme des organisations pour la promotion et la défense des droits économiques, sociaux et culturels en RDC (DESC/RDC), une structure de la société civile, avait également appelé le gouvernement congolais à dépolitiser le secteur minier et celui de la sous-traitance, en identifiant et arrêtant toutes les personnes politiquement engagées dans des gisements, remblais et autres permis appartenant aux entreprises minières. Elle exigeait au gouvernement de dépolitiser les coopératives minières et de retirer toutes les coopératives appartenant aux personnes politiquement exposées.
Il faut rappeler qu’à janvier 2025, dans la province du Sud-Kivu, où ces chinois sont actifs dans l’exploitation illicite, trois parmi eux ont été arrêtés, jugés et condamnés à sept ans de servitude pénale, alors que 10 autres ont été acquittés, à un certain mardi 21 janvier 2025, par le tribunal de grande instance siégeant en audience foraine.
Jean-Baptiste Leni