Dans une récente note d’analyse, Lewis Mudge, directeur pour l'Afrique centrale de Human Rights Watch, s’est exprimé sur l’accord de paix conclu le 27 juin dernier entre le Rwanda et la RDC sous médiation américaine. Dans son analyse, il estime qu’une paix durable ne peut être instaurée que si « la reddition des comptes pour les violations des droits humains commises par toutes les parties figure au premier plan des discussions ».
Pour cela, il appelle le Congrès américain à exiger que tout investissement américain dans les infrastructures destinées à la région soit conditionné au retrait complet des troupes rwandaises du territoire congolais.
« Le Congrès américain peut contribuer à améliorer les chances de succès et de viabilité de l'accord négocié par les États-Unis avec la RD Congo et le Rwanda en exigeant que tout investissement dans les infrastructures ou le soutien à la sécurité soit nécessairement subordonné au retrait complet des troupes rwandaises de la RD Congo et à la fin du soutien congolais aux groupes auteurs d'exactions », estime-t-il.
Le Congrès doit également manifester son soutien aux enquêtes sur les crimes graves et veiller à la mise en place d'un suivi international ainsi qu’au respect de l'accord, indique-t-il.
Lewis Mudge n’oublie pas dans son analyse le rôle du gouvernement américain pour que l’accord ait un impact dans la région. Il l’invite à renforcer ses engagements en exerçant des pressions sur Kigali pour ses exactions.
« Les États-Unis devraient être prêts à imposer de nouvelles sanctions à l'encontre des responsables rwandais impliqués dans la commission d’abus et à dénoncer publiquement le gouvernement s’il contourne les dispositions clés de l'accord », indique-t-il.
Pour lui, sans lutter contre l’impunité des actes commis par le Rwanda, facteur clé des conflits dans la région, il sera difficile de rétablir une « paix durable ».
Il revient au gouvernement congolais d’assumer ses propres responsabilités, en mettant fin à tout soutien à ses milices alliées, au risque de compromettre l'accord.
Jean-Baptiste Leni