Nord-Kivu : à Butembo et Beni, un litre d'essence passe de 3 500 à 6 000 FC suite à une nouvelle structure des prix des produits pétroliers fixée par l'administration douanière

popier essence
PAR Deskeco - 09 juil 2025 16:35, Dans Actualités

Les villes de Butembo et Beni, situées dans la province du Nord-Kivu, font face à une pénurie de carburant depuis le jeudi 3 juillet 2025, provoquée par la nouvelle structure des prix des produits pétroliers établie par la Direction générale des douanes et accises (DGDA), à laquelle s'opposent les opérateurs économiques de ce secteur, selon notre correspondant sur place.

Cette situation inquiétante est à l'origine du blocage, à l'entrée de Beni, d'environ 60 camions-citernes en provenance d'Afrique de l'Est. Un litre d'essence, qui coûtait 3 400 FC (soit 1,21 USD), est désormais vendu entre 5 000 et 6 000 FC (2,14 USD) chez les vendeurs informels, communément appelés Kadafi. Cette nouvelle structure des prix a également entraîné une hausse du coût des transports en commun : une course à moto, qui coûtait 1 000 FC (0,35 USD), atteint désormais 3 000 FC (1,07 USD).

Des pétroliers suspendent les importations pour exprimer leur mécontentement

De leur côté, des opérateurs économiques du secteur pétrolier de la région Beni-Butembo, exprimant leur frustration, ont suspendu les importations depuis la semaine dernière.

« Ce qui pose problème, c'est l'adaptation des opérateurs économiques à la nouvelle structure des prix. Nous faisons tous un effort pour les sensibiliser à respecter cette réglementation. Quand l'État fixe des règles, vous ne pouvez pas décider de payer ce que vous voulez. La structure des prix est la norme », a déclaré Eugène Kakule Matembela, président de l'Association congolaise des commissionnaires agréés en douane (ACCAD).

Déterminé à faire respecter cette nouvelle tarification, Matembela assure que les déclarants du secteur pétrolier travaillent à convaincre les acteurs concernés d'appliquer cette modification intégrée dans le système SYDONIA, qui vise à automatiser l'administration douanière pour simplifier les formalités d'importation.

« Personne ne peut inventer ses propres tarifs douaniers. Ce n'est pas négociable. S'il y a des ajustements à faire, c'est au gouvernement de les décider, pas aux déclarants ou aux douaniers. Nous appliquons strictement la nouvelle structure, sans arrangements locaux », a-t-il ajouté.

En attendant, les prix continuent de flamber sur les marchés de Butembo et Beni.

Bienvenu Ipan

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