Dans son intervention lors du seminaire sur le commerce du poisson "makayabu" organisé par la Norvège, Olek Kaminski, expert en aquaculture africaine, a exhorté le gouvernement de la RDC à exploiter ses potentiels riches en ressources hydriques face à la demande très croissante de poissons dans les foyers congolais.
Cet expert explique que l'activité de l'aquaculture produit actuellement une quantité importante des poissons dans le monde, dont l'offre demeure croissante, et sa commercialisation est rentable. Olek Kaminski explique que les eaux fraîches favorisent la reproduction de poissons, et indique que la RDC dispose de beaucoup d'eaux fraîches. Ce qui pourrait lui permettre de produire autant de quantite pour renforcer le panier congolais et répondre à la demande croissante des poissons sur le marché tant national qu'international. Ce qui pourrait également la rendre indépendante de toute l'importation.
"C'est en République démocratique du Congo qu'il y a un grand potentiel pour la production de poissons en terme des conditions et en terme du marché. La RDC a une grande demande domestique, la consommation par personne est de 5 à 9 poisson, ce qui est encore insignifiant. En Afrique la consommation par personne est de 9 à 20 poisson par an, et en RDC par exemple, la projection montre une croissance de la population en 2050, à 400 million d'habitants. Ce qui va représenter un grand marché. C'est pourquoi, le monde entier est en train de vouloir venir ici. Il est donc important que la RDC soit en mesure de les produire également", a-t-il mentionné.
Au niveau africain, il souligne que certains pays sont en train d'exceller dans l'aquaculture. Il s'agit de l'Égypte par exemple qui produit à 65% les poissons et qui les commercialise sur le marché africain. On peut ajouter sur la liste Ghana qui produit 90 mille poissons par an, et le 70% de cette production ne vient que d'une seule compagnie. "Ghana est en train d'atteindre aussi le cap pour offrir les poissons aux autres pays africains, et organise sa commercialisation" précise-t-il. Les autres pays sont par exemple l'Ouganda, le Nigeria, la Tanzanie, et le Madagascar.
Il deplore toutefois que cette production demeure dominée par les exportateurs étrangers, suite à leur taux moindre. Et c'est la Chine qui détient le record de l'exportation au niveau africain avec 70%. Toutefois, il souligne que l'aquaculture est en train de grandir en Afrique.
Pour Olek Kaminski, tellement que l'Afrique en général ne produit pas en quantité, elle continuera de dépendre totalement des importations. Il appelle ainsi les États africains à organiser le secteur, en l'industrialisant en vue de répondre à la demande croissante de leur population, et d'assurer leur indépendance face à l'exportation des poissons et profiter de sa commercialisation.
Jean-Baptiste Leni