Le Centre de réflexion et d’études sur les hydrocarbures et les énergies renouvelables dresse un bilan « très mitigé » du président de la République, Félix Tshisekedi, dans le secteur des hydrocarbures, au cours de son premier mandat (de 2019-2023). C’est ce que révèle le rapport de ce Centre publié récemment et parvenu à DESKECO.COM ce mercredi 27 mars 2024. Le rapport intitulé « Bilan de Félix Tshisekedi dans le secteur des Hydrocarbures : un chapelet des bonnes intentions ? » est écrit par Lewis Yola Kasamba, chercheur en aval et contrat pétrolier.
« Au-delà du fait que le Président Félix Tshisekedi a impulsé plusieurs initiatives porteuses de germe de redressement du secteur des hydrocarbures, son bilan reste en revanche très mitigé », a-t-on lu dans le rapport qui justifie comme suit : « Par manque de prospectivité dans le secteur des hydrocarbures, le président de la République a reculé de plusieurs pas par rapport à la situation de la structure des prix des carburants terrestres, le différend entre la RDC et l’Angola, le contrat entre l’Etat congolais et l’opérateur Perenco-Rep, l’expansion anarchique des stations-service, l’appel d’offre… et pourtant montrant des signaux prometteurs au début de son premier mandat ».
Le même document estime ce qui suit : « cinq années après, le président de la République devrait fournir les efforts énormes pour respecter ses engagements dûment inscrits dans le secteur des hydrocarbures de l’amont en aval pétrolier comme la valorisation de nos ressources pétrolières, l’aération de la structure des prix des carburants, la stricte application de la loi sur les hydrocarbures, la transparence et la méritocratie dans le processus des appels d’offres et les mesures justes garantissant la redistribution équitable de revenus issus des hydrocarbures ».
En somme, le Centre de réflexion et d’études sur les hydrocarbures et les énergies renouvelables appelle le président de la République à « reconsidérer son regard dans le secteur des hydrocarbures en y ajoutant plus de rigueur dans le choix des animateurs et impulser de réformes adaptées aux intérêts nationaux ».
Créer une autorité de régulation de l’aval pétrolier
Le Centre rappelle, dans son rapport, que le président de la République s’était engagé au début de son mandat à donner à la République démocratique du Congo la sécurité énergétique afin de permettre à la population congolaise de jouir pleinement de ses ressources naturelles (pétrole). Au demeurant, constate le rapport, à l’aurore dudit mandat, un énorme doute a eu raison des espoirs qu’avait générés cette annonce. En outre, poursuit le rapport, certains observateurs du secteur des hydrocarbures notent que l’approche utilisée par le président de la République aurait d’une certaine manière négligé la compétence requise aux animateurs du secteur des hydrocarbures.
« En effet, le forcing et la gestion par défiance dans certains cas ont caractérisé les détenteurs de la confiance du chef de l’Etat, cela nous a exposé dans une situation à laquelle plusieurs initiatives ont eu du mal à aboutir conformément au programme du gouvernement. Toutes choses étant égales par ailleurs, le bilan du premier mandat du chef de l’Etat dans le secteur des Hydrocarbures a été très mitigé pour la population congolaise.
Pour sortir de ce bilan mitigé, nous recommandons au Président de la
République Félix Tshisekedi ce qui suit :
1. Créer une autorité de régulation de l’aval pétrolier ;
2. Instaurer le système de seuil de prix dans la structure des prix des carburants ;
3. Renégocier le huitième et neuvième avenant régissant les activités pétrolières de production dans le bassin côtier avec Perenco-Rep ;
4. Inspecter toutes les entités de transport-stockage pour en vérifier la conformité administrative et technique ;
5. Suspendre le processus encours et lancer un nouveau processus d’appel d’offres de blocs pétroliers moins problématiques techniquement ;
6. Créer une quatrième zone fiscale pour les carburants commercialisés au centre du pays ;
7. Réévaluer les capacités techniques et financières de deux sociétés sélectionnées pour exploiter le gaz méthane du Lac Kivu dans les blocs Lwandjofu et Idjwi (Alfajiri Corporation, Winds Exploration LLC) avant la signature de l’ordonnance d’approbation par le Président de la République ;
8. Créer une société mixte d’importation de tous les produits pétroliers ».
A travers ce rapport, le Centre de réflexion et d’études sur les hydrocarbures et les énergies renouvelables poursuivait l’objectif de dresser le bilan des cinq premières années de
Felix Tshisekedi au pouvoir dans le secteur des Hydrocarbures tant en amont qu’en aval afin de dégager des leçons pour lui, pour son prochain gouvernement, pour les institutions mais aussi pour les Forces vives et le pays, en général, pour eux-mêmes comme experts dans le domaine des hydrocarbures.
Bienvenu Ipan
