Le vice-premier Ministre et Ministre de l'Économie Nationale, Vital Kamerhe, le Ministre des Finances, Nicolas Kazadi, ainsi que le Ministre des Hydrocarbures, Didier Budimbu ont signé samedi dernier, un arrêté interministériel fixant les mécanismes de mobilisation des fonds destinés au paiement des pertes et manque à gagner des entreprises pétrolières. Cette signature apaise les sociétés pétrolières qui craignaient une asphyxie due à l'absence de moyens pour assurer un approvisionnement continu en carburant, notamment dans la zone Ouest, comprenant Kinshasa.
"Le secteur de la distribution des produits pétroliers a connu une situation très difficile. Nous avons soutenu l'État pendant la période difficile de 2022 lors du début de la guerre Russo-Ukrainienne. Contrairement au reste du monde, la République Démocratique du Congo est restée stable. Cependant, la dette de l'État a atteint un niveau très élevé, bloquant tout le système et empêchant les sociétés d'obtenir suffisamment de stocks auprès des fournisseurs", a déclaré Charles Nikobanza, DG de Engen RDC et président du Groupe Professionnel des Distributeurs des produits pétroliers (GPDPP).
Le paiement ainsi décidé correspond à un remboursement d'une dette accumulée par le gouvernement. Le montage financier concrétisé par cet arrêté vient compléter une partie des fonds dont le décaissement a déjà été décidé par le gouvernement pour entamer le paiement des pertes et manque à gagner des sociétés pétrolières suite à la politique de subvention du prix du carburant à la pompe.
"Les sociétés pétrolières étaient déjà en difficulté, voire en faillite. D'ici lundi, nous aurions eu des files d'attente devant les stations-service si ces solutions n'avaient pas été annoncées aux pétroliers. Les Congolais peuvent être tranquilles, il y aura du carburant, et en plus, la profession pétrolière est la première à emboîter le pas au gouvernement dans le cadre de l'embellie du franc congolais", s’est réjoui Vital Kamerhe.
Le gouvernement prévoit également de s'appuyer sur les opérateurs pétroliers pour tenter de garder stable la monnaie nationale face au dollar américain. "Le gouvernement a décidé de mettre en place des guichets spéciaux et le mécanisme sera étudié par la gouverneure de la Banque Centrale du Congo et le ministre des Finances. Ainsi, en cas de besoin, les devises, au lieu d'aller spéculer sur le marché parallèle, seront disponibles directement auprès de la Banque Centrale du Congo, tout cela est extraordinaire", a souligné M. Kamerhe.
Cette décision concrétise le montage financier décidé entre le gouvernement, les sociétés pétrolières et les banques commerciales pour matérialiser l’engagement pris par le gouvernement le 31 décembre 2022. Elle vise à faire face à la flambée des prix du pétrole à l'échelle internationale et aux variations des paramètres qui entrent en compte dans la fixation des prix des produits pétroliers.
Le gouvernement a décidé de prendre en charge une bonne partie du coût du litre de carburant à la pompe pour préserver le pouvoir d'achat des consommateurs. Par exemple, à Kinshasa, le gouvernement ajoute actuellement 1200 FC aux 2995 FC payés par les Congolais pour chaque litre de carburant à la pompe. Cette mesure permet de maintenir les prix d'autres produits et services susceptibles de subir les répercussions du coût du carburant.
Clément MUAMBA
