La situation sécuritaire dans la partie Est de la République Démocratique du Congo était une nouvelle fois abordée au sommet quadripartite CEEAC, SADC, CIRGL et EAC mardi 27 juin 2023 à Luanda en Angola. Ce sommet tenu sous l'égide de l'Union Africaine avec l'accompagnement de l'ONU avait pour but de coordonner et d'harmoniser toutes les réponses régionales pour des résultats concrets face à l'instabilité de l’Est de la RDC où sévit notamment la rébellion du M23 soutenue par Rwanda.
Le sommet s’est également penchés sur la question relative au financement de la force régionale de l'EAC déployée au Nord-Kivu.
"Le Sommet prend note avec préoccupation du manque de financement prévisible, adéquat et durable. À cet égard, charge la Commission de l'UA, en coordination avec les membres du Quadripartite, d'entreprendre la mobilisation des ressources pour la mise en œuvre efficace et efficiente du Plan directeur conjoint global ; se félicite de la signature de l'accord de subvention de 2 millions de dollars entre l'UA et l'EAC en facilitant le fonctionnement de l'EAC-RF et félicite les Républiques d'Angola et du Sénégal pour leur un soutien financier de 1 million d'euros chacun au processus de Nairobi dirigé par la CAE", rapporte le communiqué final de ces travaux.
Et d'ajouter : "Le sommet se félicite également de l'annonce par la République du Gabon de 500 000 USD dans le cadre des contributions aux efforts de paix dans l'Est de la RDC ; et lance un appel aux États membres de l'UA pour qu'ils contribuent volontairement financièrement aux processus de paix en Afrique".
En mai dernier, Christophe Lutundula, Vice-Premier Ministre des Affaires étrangères et Francophonie, avait donné quelques indications sur le financement de la force régionale de l’EAC déployée dans l’Est de la RDC. Selon lui, la grande partie du total mobilisé a été assurée par la RDC.
"Nous avons beaucoup contribué, beaucoup. Si la force a fonctionné, plus de 60% du financement vient de nous même. L’Angola a donné un million de dollars. Le Sénégal a donné un million d’euros. Le Kenya a donné aussi un million", avait-il répondu à une question de la presse.
Des affirmations qui contrastent avec les accusations de Jeff Nyagah, ancien commandant de cette force qui rapportait que le gouvernement congolais n’assure pas les coûts administratifs des bureaux du quartier général de la force régionale, des logements des officiers d’état-major, et même l'électricité ainsi que les salaires du personnel civil. Démissionnaire, il a été remplacé le général de division Alphaxard Kiugu désigné par William Ruto, le Président du Kenya.
Fortement critiquée, cette force est encore présente sur le sol congolais jusqu’au mois de septembre de l'année en cours selon la durée accordée lors du dernier sommet de l'EAC tenu à Bujumbura (Burundi). Au cours d'un briefing conjoint avec Bintou Keita, le porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya avait fait savoir que la RDC a une nouvelle fois consenti l'ajout de la durée de la force de l'EAC de 3 mois de plus tout en espérant que son rendement sur terrain sera différemment et apportera des solutions comme prévu dans les différents initiatives diplomatiques régionales.
Clément MUAMBA
