RDC : Jean Lucien Bussa fait le point avec les journalistes du REJEF sur les 11 mesures annoncées pour réduire la facture des importations

Jean Lucien Bussa et les journalistes du REJEF
PAR Deskeco - 18 juin 2021 13:43, Dans Actualités

Le ministre du Commerce extérieur, Jean Lucien Bussa, a reçu en audience, le jeudi 17 juin à son cabinet, les journalistes membres du REJEF (Réseau de Journalistes Economiques et Financiers) pour faire le point sur les 11 mesures économiques, adoptées en Conseil des ministres du 11 juin, et destinées à réduire la facture des importations en RDC tout en protégeant l’industrie locale par la promotion de la production et de la transformation au niveau local.

Conduits par le président du REJEF, Willy Kalengay, ces journalistes spécialisés sur des questions économiques et financières dans la sphère médiatique congolaise ont voulu en savoir un peu plus sur la portée de ces mesures annoncées par le gouvernement, les moyens mis en place pour les rendre opérationnels, et, par ricochet, établir une passerelle de collaboration avec le ministère du Commerce extérieur pour commencer à accéder à l’information à la source afin de faire des articles de presse avec des données fiables et officielles.

Le ministre du Commerce extérieur a loué cette initiative du REJEF. Il a dit être disposé à collaborer avec le REJEF pour partager les informations de son secteur.

Commentant les 11 mesures économiques adoptées par le gouvernement, Jean Lucien Bussa indiqué qu’elles ont été dictées par le souci d’améliorer l’offre intérieure, créer plus d’emplois, accroitre le revenu national, réduire la pauvreté, améliorer l’offre des devises et garantir la stabilité du marché de change.

« La facture des importations de la République démocratique du Congo est de 7,729 milliards de dollars américain pour l’année 2019. C’est ce que la RDC a dépensé en achetant à l’étranger. La question est de savoir quel est le contenu de la facture de ces importations. …Les 7 milliards dépensés à l’étranger nous enlèvent notre capacité de financement de notre production intérieure et ces importations sont contrôlées par une poignée d’étrangers », a fait savoir Jean Lucien Bussa prônant la nécessité de changer des paradigmes.

Le constat du ministre du Commerce extérieur se résume en six points suivants :

  • La RDC importe des produits pour lesquels le pays dispose d’un avantage comparatif avéré ;
  • Le pays importe des produits pour lesquels l’industrie locale dispose des capacités installées à même de répondre à la demande intérieure ;
  • Le pays traine derrière lui l’expérience en ce qui concerne le montage des véhicules ;
  • Le pays exporte des produits pour lesquels il importe des produits finis ;
  • Le pays réalise des importations superflues (vêtements usagés, eau aromatisée, les couvercles en plastique, le tabac roulé, les faux cheveux, les maisons préfabriquées).
  • Le pays importe des produits pour lesquels la production locale existe mais n’est pas canalisée vers le centre de consommation par déficit des routes ou tracasseries administratives.

Selon les chiffres de l’année 2019 communiqués par le ministre du Commerce extérieur, la RDC a importé les machines pour 1,774 milliard USD ; des produits chimiques pour 1,152 milliard USD ; des produits pharmaceutiques pour 471,5 millions USD ; des minéraux (pétrole raffiné) pour 703 millions USD ; des produits alimentaires pour 1,152 milliard USD.

« Lorsque j’ai analysé ces données des importations sur les 5 dernières années, la question est la suivante : Comment expliquer que les pans de l’économie les plus faciles soient ceux choisis par les Congolais. Le pan de l’économie le plus facile c’est acheter et vendre. Ce qui n’est pas intéressant. Autre interrogation : Comment pour la nourriture, nous pouvons acheter à l’étranger autour de 1,152 milliard de dollar dans un pays où nous avons 80 millions des terres arables, des pâturages et des fleuves. Alors, je me suis dit qu’il y a un problème dans le pays des politiques économiques stratégiques », a-t-il dit.

De son avis, et au regard des statistiques du commerce extérieur, l’économie congolaise, y compris par le biais des importations échappe totalement aux Congolais. Dès lors, il faut une réponse nationale sur la problématique. Et selon lui, la réponse se trouve entre autres dans l’industrie.

Il sied d’indiquer que pour le gouvernement congolais, l’implémentation de ces 11 mesures économiques conjoncturelles et structurelles (à court et à moyen termes) auront l’avantage de : - Réduire la facture des importations et de ce fait, la dépendance du pays à certaines importations ; - Protéger l’industrie locale menacée par des importations massives des produits similaires ; - Susciter la création des nouvelles industries dans les secteurs jugés stratégiques du point de vue économique et sanitaire.

Jean Lucien et Willy Kalengay

Les onze (11) mesures économiques urgentes préconisées par le ministre du Commerce Extérieur se résument en six (6) axes ci-après :

- Ciblage des secteurs qui disposent des avantages comparatifs indéniables et améliorer des avantages compétitifs conséquents en leur faveur ;

- Mise en place de la politique d’import substitution ciblée dans certains secteurs, par le développement industriel dans le domaine des montages de véhicules en RDC, des fabrications des produits pharmaceutiques national en favorisant le partenariat public-privé ;

- Prise des mesures de protections commerciales de la production locale des produits tels que : les ciments gris, les bières et boissons gazeuses, les clinkers, les sucres bruns, les barres de fer, de l’huile de palme, principalement ;

- Limitation des quotas d’importations des produits similaires à ceux produits localement, essentiellement pour le besoin de complément à l’offre intérieur ;

- L’opposition aux importations superflues en les réduisant au strict minimum par une politique des quotas et le relèvement de droits des douanes. Il s’agit notamment des produits tels que l’eau aromatisé, le tabac roulé, les maisons préfabriquées, les vêtements usagés, les faux cheveux ;

- Transformation des matières premières produites localement pour lesquelles la facture d’importation des produits finis est élevée.

DESKECO

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