Le Franc Congolais, la monnaie nationale de la République démocratique du Congo, s’est négocié cE lundi 27 avril jusqu’à 1871 FC contre 1 dollar américain sur le marché de Kinshasa, a constaté DESKECO au niveau des bureaux de change de Kinshasa. Pourtant, le week-end la parité était de 1780 FC contre un dollar américain.
La monnaie, comme tous les produits et services, répond à la loi de l’offre et de la demande du marché. Pour le cas d’espèce, cela veut tout simplement dire qu’il y a beaucoup trop de francs congolais sur le marché qu’on cherche à échanger contre la devise américaine. C’est ce qui déprécie le FC face aux USD.
Une situation qui découle des difficultés du gouvernement à financer sur base caisse ses dépenses publiques. Le Trésor public a enregistré des déficits budgétaires au cours des trois premiers mois successifs, entrainant un déficit trimestriel de 185 millions USD.
En clair, le gouvernement, n’étant pas en mesure de mobiliser suffisamment des recettes, recourt à la planche à billet pour financer ses déficits budgétaires. Dès lors, l’injection sur le marché de change de franc Congolais n’ayant pas de soubassement économique réel fait que la monnaie nationale se déprécie face aux autres devises.
Au cours de la quatrième semaine du mois d’avril 2020, l’Institut national de Statistiques (INS) a calculé une inflation de l’ordre de 0,705% au niveau national et 0,808% à Kinshasa. En cumul, l’inflation a atteint 3,126% au niveau national et 3,406 % à Kinshasa.
« L'inflation annualisée se situe à 9,875% au niveau national et 10,789% à Kinshasa. En glissement annuel, elle a atteint 6,415% au niveau national et 6,181% à Kinshasa. L’inflation de la semaine est consécutive à la dépréciation du Franc Congolais par rapport au Dollars Américain, entrainant ainsi la hausse dans biens et services », a noté l’INS dans son communiqué hebdomadaire.
Pour inverser la tendance, le gouvernement doit maximiser la mobilisation des recettes publiques de manière à financer la totalité de ses dépenses. Tout aussi, l’Exécutif national doit-il cesser, comme l’a recommandé le FMI même dans son dernier communiqué, de recourir aux avances monétaires de la Banque centrale pour financer ses déficits.
En pareille situation, l'Exécutif national devrait impérativement réduire le train de vie des institutions de la République de manière à consacrer les maigres ressources sur les secteurs vitaux susceptibles de maintenir l'économie nationale à flot après cette crise sanitaire.
Toutefois, avec cette crise sanitaire grave de coronavirus que la RDC et le monde entier connaissent, les prévisions des recettes sont sensiblement à la baisse suite à la contraction de la demande des matières premières sur le marché international. Pourtant, environ le quart des recettes publiques de la RDC vient des exportations des matières premières principalement le cuivre, le cobalt et le pétrole.
Amédée Mwarabu
