Le Représentant résident du FMI en RDC, Philippe Egoumé, a présenté, le mercredi 26 juin dans son cabinet de travail à Kinshasa, devant les médias et les organisations de la société civile le document « Perspectives économiques Régionales de lAfrique subsaharienne : Reprise dans un contexte de grande incertitude » que son institution vient de publier. Il a aussi commenté le « Développement économique récent » de la RDC.
Lexpert du FMI, commentant le développement récent de l'économie congolaise, a souligné que "laccélération de la croissance économique, amorcée depuis 2017, sest affermie en 2018". Et que ce rythme soutenu de croissance est "principalement tiré par lindustrie extractive". Il a également noté que les recettes dexportation ont significativement augmenté en 2018 de 36% par rapport à 2017 suite au niveau élevé des cours des principaux produits dexportation, en loccurrence le cuivre et le cobalt.
Aussi, a-t-il relevé que laugmentation des investissements publics en RDC, consécutifs à la mise en uvre du Programme durgence du président de la République, Félix Tshisekedi, devrait "booster la contribution à la croissance économique du secteur non minier".
Toutefois, le représentant résident du FMI a interpellé sur la volatilité des cours de ces principaux produits dexportation et leur impact sur les revenus publics. Ainsi, le FMI prévoit "le ralentissement de la croissance en 2019 au regard des perspectives de productions de lindustrie extractive". Le FMI table sur un taux de croissance économique de 4,3% en 2019.
Par contre, la Banque centrale du Congo a maintenu ses prévisions d'un taux de croissance économique de 5,6% sur base des éléments de production de fin décembre 2018.
Cependant, en cas de la conclusion d'un accord de partenariat entre la RDC et le FMI, Philippe Egoumé estime qu'il faudra converger pour avoir un même taux de croissance économique.
Pour autant, le FMI estime que le problème de léconomie congolaise reste celui de la maximisation des recettes publiques. Philippe Egoumé a invité le gouvernement à mettre en place des réformes nécessaires pour accroître les niveaux de recettes publics.
Performances économiques divergentes sur le continent
Sur les perspectives économiques sur le continent, le représentant pays du FMI a noté que les performances économiques demeurent "divergentes" en Afrique subsaharienne. Ici, les 21 pays aux économies les plus diversifiées, sur les 45 examinés de lAfrique subsaharienne, "devraient continuer à enregistrer une croissance dau moins 5%". Cependant, cette croissance devrait rester "anémique à court terme" dans les 24 autre pays dépendant des ressources naturelles.
Les prévisions du FMI soutiennent que si lenvironnement externe actuel, qualifié de "complexe et de moins favorable" , se dégradait, il faudra "continuer à reconstituer des réserves dans les pays où la croissance demeure rapide et recalibrer les politiques pour soutenir la croissance, dans les économies où les financements sont disponibles et où la dette le permette".
Tout aussi, le FMI conseille-t-il "la mise en uvre des réformes nécessaires pour mieux gérer les besoins de dépenses en faveur du développement et de créer des emplois".
Dans sa dernière présentation, Philippe Egoumé a rappelé à lassistance les principales conclusions de la Consultation au titre de larticle des Statuts du FMI menée du 22 mai au 5 juin par léquipe de cette institution financière internationale.
Au terme de sa mission, la délégation du FMI a appelé les dirigeants Congolais à : "Accroître lespace et la crédibilité budgétaire ; Renforcer lindépendance de la politique monétaire et les réserves internationales de la BCC ; Renforcer le système financier ; et Promouvoir la bonne gouvernance, lutter contre la corruption et améliorer le climat des affaires".
Cette manifestation sinscrit dans le cadre des contacts permanents que le FMI entretient avec les organisations de la Société civile, les médias ainsi quavec ses partenaires par le biais dun partage dinformations.
Amédée MK