Cinq ans après sa création, soit de juillet 2020 à juillet 2025, l'Agence nationale de l’électrification et des services énergétiques en milieux rural et périurbain (Anser), dont l'ambition initiale était de développer 744 mégawatts, n'a produit à ce jour que 38 mégawatts, en raison de multiples contraintes sur le terrain.
Selon le directeur général adjoint de cette agence nationale, Damien Twambilangana, « Ces 38 MW sont peu, mais ils ont un impact significatif sur les zones périurbaines, où le taux d’électrification, encore à 1 % actuellement, devrait atteindre 53 % d’ici 2030 ».
« Dans les cinq prochaines années, nous pensons atteindre 8 000 MW. C'est clair que c'est un énorme défi, qui ne dépend pas uniquement de l'Anser, mais nous avons toutes les capacités techniques et stratégiques pour y parvenir. D'ici 2030, il faudra mobiliser, de manière globale pour l'ensemble du pays, 5 milliards USD. C'est un réel défi pour notre gouvernement et pour notre capacité à nouer des partenariats internationaux », a assuré le numéro deux d' Anser. Il s'exprimait lors d'un briefing spécial organisé le jeudi 17 juillet 2025 à Kinshasa par le ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement.
Il faut aussi retenir qu'en cinq ans, 20 titres ont été accordés à des opérateurs privés, mais les lenteurs administratives restent un défi à relever.
Dès sa création, cette agence a commencé par établir une planification rigoureuse, à travers l’élaboration de Plans locaux d’électrification (PLE).
« La RDC compte 145 territoires. Aujourd’hui, nous avons une stratégie d’électrification propre à chacun d’eux, en tenant compte de leurs réalités spécifiques », a déclaré le DGA d'Anser.
Selon lui, plus de 1 100 projets ont été identifiés initialement, parmi lesquels 270 ont été retenus dans le cadre du Programme d’investissement prioritaire. Sur ces projets, 65 sont actuellement en cours, 22 ont été achevés et 43 affichent un taux d’avancement moyen de 60 %.
Parmi les 22 projets finalisés, le DGA Damien Twambilangana a cité :
- Les centrales de Bonga Yassa dans le Grand Bandundu ;
- Lumumba-Ville (dans le Sankuru), désormais électrifiée grâce à plusieurs centrales ;
- Des projets à Kananga, Tanganyika, Basankusu, etc.
Anser est issue de la réforme de libéralisation du secteur de l’électricité, amorcée en 2008 et concrétisée en 2014. Cette libéralisation a donné naissance à deux structures : Anser et ARE (Autorité de Régulation de l’Électricité).
L’agence n’a pas été conçue comme un opérateur direct, mais se retrouve parfois en concurrence avec des opérateurs privés, peu enclins à investir dans les zones rurales.
Elle a donc une double mission :
- Produire de l’électricité ;
- Financer l’électrification et attirer des investisseurs privés dans les zones délaissées.
Le financement d'Anser provient de dotations budgétaires de l’État et de ressources parafiscales propres.
Bienvenu Ipan