Les parlementaires des pays de la sous-région, les administrateurs en charge des forêts et de la protection de l'environnement en République démocratique du Congo, les organisations de la Société civile congolaise, les partenaires et les experts se réunissent dans la salle des banquets du Palais du peuple à Kinshasa pendant trois jours. C'est dans le cadre de l'Atelier sous régional d'information des parlementaires sur la problématique de la conservation de la biodiversité dans le cadre de la conversion des forêts par les projets structurants en Afrique centrale que se tient cet atelier.
Organisé par le Réseau des parlementaires pour la gestion durable des écosystèmes de forêt d'Afrique centrale (REPAR) avec l'appui du projet régional GIZ d'appui à la COMIFAC, ces assises visent à identifier des actions à mener pour une contribution efficace des parlementaires à la protection de la biodiversité dans le cadre des grands investissements et la construction d'un plaidoyer pour le renforcement des dispositifs de protection de la biodiversité en Afrique centrale.
Les parlementaires sont venus de la République démocratique du Congo, du Cameroun, de la Guinée Équatoriale, du Congo Brazzaville, du Tchad, du Burundi et de la République centrafricaine. Les travaux de ces assises ont été ouverts par le premier Vice-président de l'Assemblée nationale de la Rdc, Jean-Marc Kabund-A-Kabund, au nom de la Présidente empêchée.
Présidant la cérémonie aux côtés des 2ème Vice-Présidents des deux chambres du Parlement de la Rdc, il a, dans son discours, invité ces parlementaires à se mobiliser pour un calibrage législatif des conversions des forêts, « de façon à limiter l'impact sur l'environnement ».
Il a épinglé le rôle non négligeable des parlementaires dans la mise en uvre des engagements internationaux, notamment en matière de protection de l'environnement et de gestion durable des forêts. Il estime qu'il est donc clair que la problématique de la conservation de la biodiversité constitue de nos jours une véritable préoccupation des politiques publiques.
« Et comme dans les pays de la sous-région, les politiques visent la croissance économique reposant essentiellement sur le développement des infrastructures, l'exploitation des ressources naturelles et l?intensification de l'agriculture, la conséquence c?est que sans planification rationnelle de l'occupation des terres, ni des mesures légales d'encadrement judicieux, toutes ces politiques constitueraient une menace pour le maintien de la biodiversité », a dit le 1er vice-président de la Chambre basse du Parlement.
Pour l'arbitrage entre l'industrialisation et la protection de la biodiversité
Il a été fait le constat de la concentration dans la sous-région de l'immense majorité de personnes touchées par la pauvreté et la famine. Et pour survivre, ces populations exercent une pression énorme sur les terres productives.
C'est ainsi que le coordonnateur national du REPAR-Rdc, le député François Nzenkuye, a souligné la nécessité de penser sur des mesures d'atténuation, de compensation chaque fois qu'une activité favorise la déforestation. Il a, en outre, salué la mobilisation de ses collègues parlementaires venus des différents pays, « qui ont compris l'importance de la gestion durable des forêts d'Afrique centrale, à l'heure de la montée en puissance de la conversion des forêts ».
Pour sa part, le représentant du coordonnateur régional du REPAR a plaidé pour que soit opéré un arbitrage utile et responsable entre l'industrialisation nécessaire au progrès social et la protection de la biodiversité. Et les législateurs sont mis devant leurs responsabilités, a-t-il ajouté, en précisant qu'« Il faut élaborer un bon plan de zonage et une planification efficace des politiques de conversion des forêts ».
Quant au secrétaire exécutif de la COMIFAC, il a estimé que le rendez-vous de Kinshasa après celui de Malabo, il y a dix mois, est une occasion de réajuster les choses dans la dynamique d'une conversion responsable. Il a signifié que « La Rdc a l'occasion de réajuster les choses et de servir de fer de lance de la mobilisation pour une conversion responsable des forêts ».
Lepetit Baende