Le FPM SA (Fonds pour linclusion financière) a organisé, le vendredi 27 septembre à Kin Plaza By Rotana Hôtel de Kinshasa, à loccasion de ses 5 ans dexistence, un atelier de réflexion sur les 10 ans de linclusion financière en République démocratique du Congo.
A cet effet, des acteurs du secteur financier notamment les banques commerciales, les institutions de microfinance, les coopératives dépargne et de crédit, ainsi que des institutions financières spécialisées et la Banque centrale du Congo, ont échangé autour de deux thématiques à savoir « Inclusion financière en RDC, 10 ans après : aperçu macroéconomique et impact social » et « Refinancement des micros, petites et moyennes entreprises : 5 ans de FPM SA, bilan & perspective » pour le deuxième panel.
Invité pour lancer les travaux, le vice-gouverneur de la Banque centrale du Congo, Jules BONDOMBE ASSANGO (sur la photo à droite avec le DG de FPM SA), dans son intervention a donné un aperçu du secteur financier en RDC. « Sagissant particulièrement de lactivité des banques agréées, hormis la BIAC, elle a été marquée entre 2010 et 2018, par : (i)une croissance de 235,4 % en termes de total bilantaire, affichant 7.699,89 millions de USD à fin décembre 2018 ; (ii) une reconstitution des dépôts de la clientèle de lordre de 190,6 %, chiffrée à USD 4. 577,41 millions à fin décembre 2018 ; (iii)une progression de 292,9 % de lencours des crédits, établie à 2.905,19 millions de USD à fin décembre 2018 ; (iv) une évolution et une consolidation plus que satisfaisante des ratios prudentiels ou indicateurs de risque du secteur bancaire ; (v) lintroduction des canaux alternatifs de fourniture des services financiers, à linstar des agents bancaires », a déclaré le vice-gouverneur de la BCC.
Cependant, a fait remarquer Jules BONDOMBE ASSANGO, « malgré ces statistiques encourageantes et un rythme de développement très dynamique en termes, entre autres, dinnovation, loffre des services financiers demeure encore fortement corrélée à la localisation, les personnes vivant dans les grands centres urbains étant plus favorisées que celles vivant dans les zones rurales éloignées, et au niveau de revenu, les plus démunies étant généralement exclues du système ».
En ce qui concerne la situation du système financier congolais, il a relevé que loffre des services financiers en RDC est assurée par : " dix-sept (17) banques commerciales en activité, une (1) Caisse dEpargne, deux (2) Coopératives Centrales dEpargne et de Crédit, quatre-vingt (80) Coopératives primaires dEpargne et de Crédit, vingt et une (21) Institutions de Micro Finance, trois (3) institutions financières spécialisées essentiellement publiques, cinq (5) sociétés financières, dont quatre (4) Etablissements Emetteurs de Monnaie Electronique et le FPM SA, septante-neuf (79) messageries financières et trente-deux (32) bureaux de change agréés ».
Selon lui, dune manière générale, en une décennie, le paysage financier de la RDC a subi « une grande transformation ». A ce propos, Jules BONDOMBE ASSANGO a noté : « une réduction du nombre des banques, de 20 à 16 opérationnelles ; une contraction du nombre dInstitutions du Système Financier Décentralisé de 26,6 %, induite par larrêt des activités de celles qui ont vu leurs équilibres fondamentaux rompus ; une augmentation du nombre des institutions financières spécialisées, jadis représentées uniquement par des structures étatiques, en loccurrence la SOFIDE et la CADECO ; lapparition des sociétés financières spécialisées telles le FPM SA; une régression du nombre de messageries financières suite au développement de la digitalisation des services financiers ; laccroissement du nombre des bureaux de change à la suite de la réforme du cadre réglementaire régissant ce secteur ; lintroduction des Etablissements de Monnaie Electronique, facilitant ainsi loffre des services financiers digitaux pour atteindre les personnes exclues à ce jour ».
Malgré ces avancées dans le secteur bancaire, la RDC accuse un faible niveau de bancarisation et, par conséquent, dinclusion financière, dont les taux se sont établis respectivement à 8,0 % et à 33,7 % à la clôture de 2018, selon la Banque centrale. En ne considérant que les clients actifs, la BCC estime à 15% le taux dinclusion financière en RDC.
Concluant son propos, le vice-gouverneur de la BCC est davis que le potentiel de croissance de lactivité bancaire reste important en RDC.
« Tout nest pas perdu pour autant. En effet, les progrès sont palpables, comme en témoigne la situation que je viens de décrire. De plus, le potentiel de croissance de lactivité bancaire reste important et les acteurs de ce secteur ne cessent de rivaliser de professionnalisme et dingéniosité pour participer au financement de léconomie. Cependant, les chiffres présentés précédemment ne traduisent pas encore lespoir dune contribution significative au développement de léconomie congolaise et, par ricochet, à lémergence de notre pays au travers, notamment, de la réduction de la pauvreté grâce au financement des activités génératrices de revenus ».
Dirigé par Carlos Kalambay Kabangu, DG, depuis sa création, le FPM SA est la branche de refinancement du Fonds pour linclusion financière qui appui les institutions financières qui ont pour cibles des MPME (Micro, petites et moyennes entreprises) et les populations actives à faibles revenus.
Ensemble avec le FPM ASBL, la branche technique de linstitution, le FPM SA poursuit comme objectif final la réduction de la pauvreté et lamélioration des conditions de vie des populations en République démocratique du Congo. Le FPM vise ainsi à soutenir la construction et le développement dun système financier inclusif et responsable.
Amédée Mwarabu