RDC:Louise Mushikiwabo souhaite un développement concret de l’entreprenariat féminin

PAR Deskeco - 23 mar 2019 17:41, Dans Actualités

En séjour depuis jeudi dernier en République démocratique du Congo sur invitation du Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, la secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie, Mme Louise Mushikiwabo, a rencontré ce samedi 23 mars 2019 dans la matinée, les responsables des organisations des femmes entrepreneures de la Rdc. Cet échange avec le patronat féminin qui n’a eu lieu que pendant quelques dizaines de minutes (mois d’une heure) au siège de la Fédération des entreprises du Congo (FEC), a tourné autour de l’entreprenariat des femmes en Rd Congo.

Accueillie par le président de la FEC, M. Albert Yuma, et la représentante personnelle du Chef de l’Etat à la Francophonie, Mme Isabel Matchik Tshombe, l’hôte du jour, la n°1 de la Francophonie a souhaité que dans les six prochains mois, les activités des femmes congolaises puissent se développer concrètement et connaître une évolution palpable. Elle promet de revenir pour palper du concret de le développement de l’entreprenariat féminin lors de son prochain séjour à Kinshasa.

Malheureusement, par manque de temps matériel, la Secrétaire générale de la Francophonie qui est attendue incessamment au Congo-Brazzaville, n’a pas accordé d’interview au sortir de cette réunion qui s’est déroulée sans la presse, faute d’espace.

La vice-présidente nationale de la FEC en charge de des femmes entrepreneurs, Mme Eliane Munkeni Kiekie s’est confiée à la presse. Elle s'est d’abord réjouie du fait que Mme Louise Mushikiwabo a concrétisé la promesse qu’elle lui avait personnellement faite il y a quelques mois passés lorsque qu’elle l’avait rencontrée à Erevan lors du dernier sommet de la Francophonie, de venir visiter la Rd Congo, en sa qualité de secrétaire générale de la Francophonie. Et son souhait était de rencontrer les femmes entrepreneurs.

« Mais comme vous le savez, les femmes entrepreneurs sont nombreuses en Rdc, formelles et informelles, à Kinshasa comme en provinces. Ce qui fait qu’il est vraiment difficile de les rencontrer toutes. Voilà pourquoi nous avons essayé de réunir les présidentes des associations, tant maraîchères, justement pour démontrer à tout le monde que la Fédération des entreprises du Congo (FEC), certes, regroupe des personnes importantes, des riches du Congo comme on le dit. Mais aujourd’hui, le souci de la Fédération depuis six mois, est de relever les femmes, même les mamans maraîchères. Voilà pourquoi elle est venue parce que je lui avais parlé de l’organisation de la femme en Rdc. Elle m’a crue, mais elle a dit, je viendrais voir et entendre. C’est ainsi qu’elle est venue tel qu’elle avait promis pour écouter. Elle nous a lancé un défi. Au mois de septembre elle veut du concret. Donc là, je fais appel à toutes les présidentes des associations, de venir nous rencontrer à la FEC, pour qu’on puisse voir comment nous pouvons travailler ensemble », a-t-elle dit à la presse.

Est-ce que les femmes entrepreneurs de la Rdc peuvent-elles attendre l’appui financier de la FEC ? Répondant à cette question, la vice-présidente de la FEC a souligné que sa philosophie c’est d’abord que les femmes entrepreneures de la Rdc puissent être indépendantes elles-mêmes.

« Que nous-nous sauvons d’abord nous-mêmes, avant d’attendre toujours des autres. Parce que si nous sommes organisées, et avec nos petits moyens, nous les mettons ensemble, et s’il faut compter le nombre des femmes entrepreneures, maraîchères, si chacun doit contribuer ne serait ce que 1000 francs congolais, je crois que nous pouvons déjà nous organiser. Ces institutions internationales aiment arriver quelque part ou vous avez déjà commencé. Et elles viennent vous pousser pour aller de l’avant. Elles n’aiment pas  souvent là où il faut commencer. Nous en Rdc, ce n’est pas d’abord pour demander l’argent, c’est d’abord pour demander l’appui technique, de l’espace, avoir un endroit où travailler et avancer. Nous voulons qu’on nous présente des partenaires sérieux qui peuvent travailler avec nous pour relever la Rdc. Mais, nous ne commençons pas par dire qu’est-ce qu’on va nous donner, non. Nous présentons d’abord ce que nous avons fait, où nous voulons aller et ce qui nous manque pour aller très vite », a-t-elle expliqué.

Selon Mme Eliane Munkeni Kiekie, la priorité pour les femmes entrepreneures de la FEC, c’est commencer par une couveuse. « Une couveuse c’est un endroit où nous allons former d’abord toutes les mamans. Parce qu’aujourd’hui, ne nous trompons pas, ça ne sert à rien de commencer à faire les affaires, si l’on n’est pas informé, si l’on n’est pas formé. Notre priorité c’est identifier les femmes, les former. Ensuite, une fois formées, nous pouvons les aider, comme nous travaillons en collaboration avec le Guichet unique de création d’entreprises, à se présenter à la Francophonie. Et demander à ce qu’on puisse soutenir ces femmes, elles n’ont pas d’argent mais elles veulent commencer quelque part », a-t-elle dit.

A en croire Mme Munkeni, une fois que les femmes sont formées, elles mettent à la disposition de la FEC leurs projets. « Nous montons les projets, en ce moment-là on peut les pousser à créer des entreprises. C’est seulement en ce moment qu’on peut chercher l’argent. Donc pour moi, chercher l’argent c’est la troisième priorité. Ce que je demande aux partenaires, ce qu’ils nous appuient pour former les femmes. La formation passe avant tout », a-t-elle déclaré.

Pour sa part, Mme Rosalie Biuma, cadre à la Confédération nationale des producteurs agricoles du Congo (CONAPAC) s’est dite satisfaite pour cet échange avec la secrétaire générale de la Francophonie. « D’abord du fait que c’est pour la toute première fois dans notre pays que les organisations des producteurs agricoles sont intéressées et invitées dans une activité de l’Organisation internationale de la Francophonie », a-t-elle signifié.

Pour elle, le vrai entreprenariat de la femme dont on parle commence par la production. Puisque, tout ce que les entrepreneurs transforment vient de la production. « Alors, il serait aussi souhaitable que, pour ce que la secrétaire générale de la Francophonie a souhaité pour développer les activités des femmes dans six mois, qu’on commence par les producteurs agricoles, savoir ce qu’ils ont produit dans six mois, et aller de l’avant, pour participer aussi aux fonds que mettra à disposition l’Organisation internationale de la Francophonie », a indiqué Mme Rosalie Biuma.

Elle a donc salué le message de Mme Louise Mushikiwabo autour du développement des activités des femmes dans le cadre de l’entreprenariat féminin en Rdc, dans les six prochains mois. « Là où j’ai plus retenu, ce que les statistiques avancées de 400 femmes entrepreneurs congolaises bénéficiant des fonds de l’Organisation internationale de la Francophonie ne sont pas vraiment représentatives. Il faudrait que ça soit un grand nombre par rapport même à la dimension de notre pays », a-t-elle fait savoir.

Lepetit Baende

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