La Commission électorale nationale indépendante (CENI) était bel et bien prévue des risques de corruption durant ce processus électoral, révèle le PROFESSEUR Mwendambali, directeur général de L'OCEP (Observatoire de surveillance de la corruption et de l'éthique professionnelle).
« Dune manière banale, la corruption est tout simplement le fait dacheter la conscience de quelquun et exiger quil fasse ce quil ne pouvait pas faire. Cest-à-dire, quil se livre à des pratiques non autorisées par la Loi, par la conscience, par le règlement. Bref, la corruption cest un abus dexercice du pouvoir à des fins personnelles », a expliqué le professeur Mwendambali, Directeur général de lObservatoire de surveillance de la corruption et de léthique professionnelle (OSCEP), intervenant sur la question sur les antennes de la chaîne de télévision publique, la RTNC.
De son avis, cette définition concerne les gens qui travaillent, qui sont dotés dun certain pouvoir. Et pour ceux qui nen ont pas, « on peut dire que la corruption est un abus dexercice des positions dominantes afin dy tirer des avantages personnels », a-t-il ajouté.
Pour illustrer son propos, il explique : « Quand on passe sur nimporte quel rond-point de Kinshasa la capitale, lon assiste à des scènes déchanges, communément et différemment appelées « Mbote ya likasu », on vous dit « Solola bien » à lAéroport, on vous dit encore « Nzombo le soir », « Madesu ya bana », « Café na ngayi », etc. Ce sont des langages quotidiens qui montrent que nous baignons dans un univers fait vraiment de corruption. Et le résultat de tout cela, vous savez ce qui sest passé sur le plan politique entre les députés provinciaux lors de lélection des sénateurs. Voilà autant de gestes et gesticulations qui montrent réellement que nous vivons dune manière intense les pratiques de corruption dans notre pays ».
Cependant, il soutient que la Rdc nest pas lunique pays à être envahie, sollicitée par la corruption. Ainsi, appelle-t-il à limplication de la volonté politique de la haute hiérarchie pour lutter contre la corruption en Rdc.
« Heureusement, le Président en exercice au niveau de la Rdc en a démontré les capacités. Il est venu avec une obsession, avec une hargne de lutter sérieusement contre la corruption. Cest la manifestation de la volonté politique. Mais que cela ne sarrête pas là
Ce que je demande ici, étant donné que nous avons un Président qui croit farouchement à la lutte contre cette pandémie (la corruption), il faut absolument que lensemble de la classe dirigeante puisse lui accorder lappui, il faut également que la population puisse adhérer à la vision du Chef de lEtat, de ce quon appelle la moralisation de la chose publique », a-t-il conseillé.
Pour le professeur Mwendambali, il faut quil y ait des organes qui puissent accompagner et soccuper de la sensibilisation et de léducation de la classe ouvrière, des agents publics de lEtat, des usagers des services. « Là, vous avez un service qui a été créé pour ça, cest lObservatoire de surveillance de la corruption et de léthique professionnelle, OSCEP en sigle, qui soccupe de la sensibilisation de 17 catégories socioprofessionnelles dagents publics de lEtat, y compris le Président de la République, les membres du Parlement, les membres du Gouvernement, les officiers supérieurs, les hauts magistrats, jusquau petit huissier, cest-à-dire, jusquà lagent public de lEtat, toute personne qui exerce une activité pour le compte de lEtat et qui est rémunéré par le trésor public », a-t-il dit.
Parlant du « ventre affamé na point doreilles », ce scientifique est davis que si les gens ne sont pas bien payés, ils seront tentés de se livrer aux pratiques de corruption. Cependant, il démontre que malheureusement cette assertion a également sa contradiction. Puisque, les Pdg, les membres du Gouvernement, les ministres, les parlementaires, etc., sont à la limite bien payés. Mais pour autant, ils ne renoncent pas à la corruption.
« Ici nous répondons à une théorie de lexponentialité. Plus le besoin augmente, plus également les tendances à en avoir plus se multiplie. Il est vrai que pour enlever lalibi dans la bouche des gens qui se livrent à ces types de pratiques, il faut améliorer les conditions salariales. Il faut commencer par là. Mais pour améliorer les conditions salariales, il faut produire », a déclaré le Dg de lOSCEP qui estime en même temps quil y a des gens qui ont des prédispositions, et ils ont un état desprit lié à la corruption.
Corruption électorale : la CENI était prévenue
Au cours de cette émission, le professeur Mwendambali a fait remarquer quavant les déclarations condamnant des pratiques de corruption lors des dernières élections sénatoriales, lOSCEP sétait déjà exprimé. « LOSCEP a pris le temps de sexprimer bien avant que les autres ne réalisent les conséquences de la corruption », a-t-il soutenu.
Il explique que cétait au mois de juillet à Nouakchott en Mauritanie lors dun Sommet des Chefs dEtat africains axé sur la lutte contre la corruption, où il a rencontré le Président de la CENI, M. Corneille Nangaa.
« Je lai abordé pour lui dire que toute campagne saccompagne avec des risques énormes de corruption. Et pourquoi navez-vous pas pensé à associer des observateurs de la surveillance de la corruption et de léthique professionnelle ? Et la réponse du président de la CENI était sans ambages. Il ma dit tout simplement que la CENI ne peut pas engager 4 millions de personnes. Donc, il a fait son choix. Il a priorisé les personnes qui pouvaient laccompagner. Mais, nous avons pressenti le risque de la corruption. Et voilà ce qui est arrivé aujourdhui », a-t-il raconté.
Le professeur Mwendambali, Directeur général de lOSCEP a ainsi salué la détermination du Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, de combattre la corruption avec toutes les méthodes démocratiques et possibles.
Lepetit Baende