Dans cette tribune, cet élu interpelle le président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, à « user de tous les moyens en son pouvoir pour diligenter laudit des entreprises de lEtat et, en attendant les conclusions des audits, à prendre des mesures conservatoires notamment la suppression des comités de gestion manifestement défaillants et prédateurs, la mise sous surveillance particulière des entreprises publiques et la dépolitisation de celles-ci, la désignation des hauts fonctionnaires pour veiller à la mise en uvre des mesures conservatoires ainsi édictées ».
Pour ce député, « depuis le dialogue inter congolais de Sun City (Ndlr : 2002-203), les entreprises publiques ont été réduites en simple butin partagé entre des politiques au détriment de lintérêt général et au mépris des principes universels de gouvernance dentreprise ainsi que des bonnes pratiques qui en découlent ».
« Ce modèle ruineux et défaillant, qui nen est un du reste, comporte plusieurs lacunes et a démontré toutes ses limites », fustige Claudel André Lubaya citant létat actuel des entreprises du portefeuille de lEtat comme Gécamines, MIBA, OKIMO, LAC, SNCC, RVF, RVM, OGEFREM ou encore BUKANGA LONZO, qui ont été, selon lui, « ruinées au fil des ans par des mandataires protégés par des parapluies politiques et jouissant dune impunité absolue ».
Lélu de Kananga estime « quavec lalternance que vient de connaître le pays et qui invite à un changement de mentalité et de méthodes, il est plus quimpératif dabandonner définitivement la pratique nuisible de partage des entreprises publiques qui a ruiné léconomie du pays et entraîné la faillite de lEtat ».
Que les politiques se contentent des postes politiques et se désengagent de la gouvernance des entreprises. Cest une des voies pour mettre fin à la corruption la gabegie et limpunité qui ont retardé le pays. Plus que jamais, les entreprises de lEtat doivent cesser dêtre perçues et gérées comme des biens gagnés à la loterie et interdits de tout regard extérieur », martèle cet acteur politique qui a affiché son soutien à Félix Tshisekedi.
Censées à lorigine accompagner le développement économique du pays, les entreprises publiques considérées comme unités de production appartenant à lEtat, souffrent désormais de défaillances considérables qui les rendent sources de pertes et de fragilité pour le budget de lEtat », reconnaît le ministère du Portefeuille dans sa feuille de route de performances pour lexercice 2019.
Cest compte tenu de toutes ces faiblesses que lEtat a initié une réforme qui a pour objectif : Améliorer le potentiel de production, de rentabilité et de la qualité du service rendu ; Renforcer la compétitivité des entreprises, donc de léconomie ; Alléger la charge du trésor public et laccroissement de la contribution du secteur du Portefeuille au budget de lEtat.
Selon les données disponibles, la part de contribution des recettes de participation au budget de lEtat des entreprises publiques a été de 0,61 % en 2016.
Amédée Mwarabu