RDC : la société civile appelle à un budget national réaliste en 2020

PAR Deskeco - 15 juin 2019 16:11, Dans Actualités

La prochaine session parlementaire ordinaire de septembre 2019 sera budgétaire. Session à laquelle, sauf imprévu, le futur gouvernement Ilunkamba devra présenter devant la représentation nationale le budget de l’Etat de l’exercice 2020. Occasion pour le CENADEP, une organisation de la Société civile congolaise, d’appeler déjà les députés nationaux et sénateurs nouvellement élus de procéder à un contrôle sans relâche de l’action gouvernementale et surtout d’œuvrer pour un budget national réaliste en 2020, en vue de l’amélioration des conditions socioéconomiques de la population.

Face aux enjeux de l’heure, le Centre national d’appui au développement et à la participation populaire (CENADEP) dresse différents constats sur le plan socio-économique, quatre mois après la prise des fonctions du Président de la République, Félix Tshisekedi. En effet, cette Ong de la Société civile congolaise estime que les conditions sociales et économiques de la population congolaise demeurent précaires et ne connaissent pas encore une quelconque tendance d’amélioration.

« L’accès aux soins de santé, à l’eau potable, à l’électricité, à une bonne alimentation, à la scolarité, aux moyens de transports, au logement, au travail décent, demeure une préoccupation pour une frange importante de la population, dont le pouvoir d’achat ne s’améliore pas encore », indique le CENADEP. Il remarque aussi que de plus en plus des travailleurs, tous secteurs confondus, revendiquent l’amélioration de leurs conditions de travail, sans peur de représailles comme dans le passé.

Cette organisation de la Société civile d’envergure nationale constate également que le FMI (Fonds monétaire international) et la Banque mondiale ont repris le dialogue avec les autorités congolaises en vue de relancer leurs programmes en Rd Congo. Elle se réjouit que des travaux de réhabilitation de quelques infrastructures routières, scolaires et sanitaire, ont été lancés à Kinshasa et dans les grandes villes dans le cadre du programme de cent jours décrété par le Chef de l’Etat.

En même temps, elle fustige que le marché de consommation continue à être inondé de produits importés « de qualité douteuse ». Le CENADEP fait remarquer, enfin, que des mesures d’encadrement de la sous-traitance ont été prises dans le pays, mais ne produisent pas encore de changements tangibles.

Par conséquent, il lance un vibrant appel, dans sa dernière déclaration rendu public le 11 juin courant et signé par son directeur général, Danny Singoma. D’abord au Président de la République, le CENADEP lui demande de tout mettre en œuvre pour accélérer la mise en place d’un gouvernement « doté d’un programme réaliste à même de fournir des réponses aux multiples attentes de la population ».

Et de soutenir de manière substantielle,  l’agriculture familiale, l’économie populaire et l’artisanat, « en tant que principaux secteurs d’encadrement des masses laborieuses ». Mais aussi de s’investir efficacement dans la promotion de la transparence dans les industries extractives, la valorisation de l’artisanat minier, la lutte contre la fraude et la corruption à tous les niveaux et principalement, dans les mécanismes d’octroi des actes administratifs, des passeports, des permis de conduire ainsi que des visas.

Toutes les institutions appelées à s’assumer

Le CENADEP recommande ensuite aux députés nationaux et sénateurs nouvellement élus de promouvoir l’intérêt supérieur de la Nation au détriment des intérêts partisans. Notamment par un contrôle sans relâche de l’action gouvernementale et le vote des lois essentielles, dont un budget réaliste, « en vue de l’amélioration durable des conditions sociales et économiques de la population ».

Ces parlementaires sont aussi appelés d’exiger des comptes sur la session ou vente d’actifs des entreprises minières appartenant à l’Etat, en dénichant tous les cas de fraude et de malversations qui rongent le secteur extractif congolais.

Quant aux cours et tribunaux, le CENADEP leur demande de garantir la protection des personnes et de leurs biens en luttant efficacement contre la corruption… Et de traiter en toute indépendance et véracité, les contentieux électoraux sans se soumettre aux injonctions politiciennes et à la corruption.

Cette organisation de la Société civile s’adresse également aux partis politiques, en leur exigeant de rester vigilants et « d’éviter tout ce qui peut replonger le pays dans les pratiques de corruption, de concussion, de trafics d’influences ou toute autre antivaleur ». De même aux partenaires de la coopération, d’apporter un appui conséquent aux autorités congolaises « en vue de la consolidation de la paix et de l’Etat de droit ainsi que l’atteinte des objectifs de développement durable ».

En dernier lieu, le CENADEP adresse également une recommandation à toutes les organisations de la Société civile congolaise dont elle fait partie, de réaffirmer leur rôle de contre-pouvoir, notamment, par des interpellations, et prises de positions constructives, « pour aider les autorités à améliorer la gouvernance du pays ».

Signalons par ailleurs que d’autres constats du CENADEP ont été faits sur le plan politique et plusieurs autres recommandations ont été formulées à cet égard.

Lepetit Baende

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