Au cours de cette session davril 2019, le Conseil économique et social (CES) va éditer un avis sur la problématique de la corruption. Cest une promesse faite par le président du CES, Jean Pierre Kiwakana, à la clôture de la précédente session ordinaire.
A louverture de la session ordinaire davril, le lundi 1er avril, le président du CES a effectivement inscrit la corruption parmi les 10 matières que les Conseillers de la république vont traiter.
« Cette session d'avril 2019 devra s'activer d'une part, à disponibiliser les avis en phase de finalisation, et d'autre part, à accélérer la tenue des débats au cours des plénières sur les matières ci-après : 1. De l'état général de notre économie ; 2. De la lutte contre la corruption ; 3. De l'agriculture ; 4. De l'éducation ; 5. De la transformation digitale ; 6. De la Politique de l'emploi ; 7. De l'émergence de la classe moyenne en RDC ; 8. Des forêts et du climat ; 9. De la conservation de la nature ; 10. De la Transaqua », a déclaré Jean Pierre Kiwakana dans son allocution solennelle à louverture de la session ordinaire davril 2019.
Se focalisant sur la corruption, le président du CES a exprimé ses inquiétudes en ce sens : « Si la corruption n'est pas un fait nouveau en RDC, elle prend à ce jour des proportions particulièrement inquiétantes. L'analyse de l'ampleur du phénomène peut renvoyer autant à des considérations d'ordre sociologique qu'à une perspective macro-économique. La diversité du phénomène couvre de la petite corruption qui touche le citoyen lambda dans la vie de tous les jours à la grande corruption qui gangrène les institutions de la République, et ce jusqu'à très haut niveau », a t-il dit.
Le président du CES constate que malgré lexistence dun arsenal juridique pour sévir, la lutte contre la corruption reste inefficace.
« S'il existe aujourd'hui différents instruments de lutte contre la corruption, dont un arsenal juridique et quelques structures spécialisées, force est de constater leur manque d'efficacité. Une réflexion de fond mérite d'être menée, des études comparatives pour comprendre comment ce type de maux a été fortement atténué dans certains pays est nécessaire. Le cas de Singapour serait-il à explorer? Sans nul doute. De toute évidence, une forte volonté politique, une mise en place de relais à tous les niveaux de l'Etat, une sensibilisation dans les différentes cellules sociologiques, à commencer par la cellule familiale et l'école, seront nécessaires. Il faudra soutenir la volonté du Président de la République en cette matière ».
La corruption fait perdre à la république démocratique du Congo entre 15 et 20 milliards USD chaque année. Les études approfondies du professeur Ambroise Bukassa, auteur du livre de 622 pages intitulé « Congo Kinshasa. Quand la corruption dirige la République, ont évalué à 12 milliards USD en 2016 la perte des revenus publics suite à la corruption.
Amédée MK