La promotion du tourisme local est possible en RDC

PAR Deskeco - 23 nov 2018 16:12, Dans Actualités

Le tourisme sommeille en RD Congo depuis 30 ans. et pour cause, l’instabilité politique, l’insécurité, l’absence des infrastructures adéquates et d’une politique touristique. Pendant que la paix se réinstalle au pays et que la croissance économique est au rendez-vous, l’on peut promouvoir un tourisme local des nationaux, en attendant de réunir toutes les conditions qu’exigent les touristes étrangers.

Tous les pays qui ont pu développer le tourisme ont ceci en commun: une sécurité et une sûreté assurées aux visiteurs, les infrastructures de transport fonctionnels et les commodités sur les sites de villégiatures. Aucun pays qui attend développer ce secteur ne peut déroger à ces préalables indispensables à la promotion du tourisme.

En plein boom

Selon le baromètre de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), le nombre total de touristes internationaux est passé de 1.235 milliards en 2016 à 1.326 milliards en 2017, soit plus de 7% de croissance, ce qui est considérable comparé à l'évolution 2015-2016 qui n'était que de 4% seulement. C'est la plus forte croissance du nombre d'arrivées de touristes internationaux en sept ans depuis 2010, rapporte l’OMT.

Les deux destinations en plein boom de croissance en 2017 sont l'Egypte (+55% d'arrivées de touristes depuis 2016) et le Togo (+45% depuis 2016). D'autres destinations, confrontées à des problèmes de sécurité ces dernières années, ont vu en 2017 leur destination revenir.

L'Europe a accueilli 672 millions de touristes internationaux en 2017, équivalent à plus de la moitié du total mondial. La France constate une hausse de son nombre de visiteurs par rapport à 2016 et reste le pays qui accueille le plus de touristes dans le Monde, en tête du classement depuis des années (avec 238 000 arrivées par jour en moyenne...!)!

USA, Espagne, Chine et Italie conservent leur place dans le top 5 des pays les plus visités, suivis du Mexique, du Royaume-Uni, de la Turquie, l'Allemagne et la Thaïlande qui avaient la même place l'an passé.
Sur le continent, le Maroc reste la première destination touristique d’Afrique. Après une belle année 2016 où le pays avait accueilli 10,33 millions de visiteurs, le Royaume a accueilli 11,35 millions de touristes en 2017. Un nouveau record.

En règle générale, il y a une progression du tourisme en Afrique. Selon l’OMT, le continent africain a accueilli 57,8 millions de touristes en 2016, soit 4,4 millions de plus qu’en 2015. La barre des 60 millions sera atteinte en 2017. Et les scores de 2018 devraient confirmer l’embellie !
Le Top 5 des destinations touristiques d’Afrique en 2017 : Maroc : 11,35 millions de visiteurs (+9,8 %) ; Afrique du Sud : 10,29 millions (+2,5 %) ; Egypte : 8,3 millions (+58 %) ; Tunisie : 7,05 millions (+23,2 %).

La paix promeut le tourisme

Notons que le tourisme est très sensible aux événements économiques, environnementaux, et socio politiques qui influent sur la disposition des touristes, surtout étrangers, aux voyages. Inversement, la demande touristique remonte rapidement dès qu’il y a un changement favorable des événements. En 2012, le printemps arabe a fait fuir les visiteurs dans le Maghreb. Aujourd’hui, le secteur se relance grâce à la paix. De même, la fièvre à virus Ebola a semé la panique en 2014 dans les pays africains où il sévissait, décourageant toute activité touristique.

La RDC ne tire pas encore des recettes au diapason de ses atouts touristiques. Ce secteur est celui qui a payé le plus lourd tribut à cause notamment de la guerre de l’Est et de l’instabilité politique durant la décennie 1990 et début 2000. A tel point que le ministère du Tourisme ne tire quasiment pas grand-chose de ce secteur. Mais l’espoir est en train de renaître avec le retour progressif de la paix et surtout l’embellie économique que connaît le Congo Kinshasa.

Et donc,il y a lieu de croire qu’au moment où la RDC est sur la voie de la paix et de la normalisation politique avec les élections prévues en décembre 2018, elle sera de plus en plus fréquentable par les opérateurs économiques étrangers. Ainsi, le tourisme congolais peut relever la tête. Cependant, en attendant que toutes les conditions universellement connues soient remplies pour que des visiteurs étrangers viennent en masse, l’on pense qu’il est impérieux de promouvoir un tourisme local, celui des nationaux.

En effet, le tourisme local est celui qui incite les nationaux à s’adonner, chacun selon son pouvoir d’achat, à la curiosité des atouts de leur pays, mieux à profiter des merveilles qu’offre le paysage congolais. La RDC est dans le top 10 du monde des pays qualifiés de « méga biodiversité ». Elle héberge 5 parcs nationaux inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO. Bien plus, le pays renferme des espèces animales qu’on ne retrouve nulle part ailleurs. De quoi stimuler l’instinct du touriste chez le Congolais.

Aussi, depuis une décennie, le PIB national ne fait que croître. Et, logiquement une bourgeoisie s’installe en RDC, de même qu’une petite classe moyenne. Des catégories susceptibles de mordre aux incitations touristiques. La majorité des Congolais n’ont pas le pouvoir d’achat suffisant pour se taper le luxe de se payer de villégiature sur les plages de Moanda, ou observer l’unique Parc marin des mangroves à palétuviers de Moanda, les girafes de la Garamba ou encore l’Okapi dans la province orientale.

En 2018, il a été inauguré dans la périphérie de Kinshasa le Parc animalier de la vallée de la N’sele. Conçu sous le modèle sud-africain, ce parc privé du couple présidentiel congolais regorge des lions, des rhinocéros blancs du Sud, des girafes, des zèbres, des buffles et bien d’autres animaux.

Effet multiplicateur

Le tourisme local présente tant d’avantages non seulement pour l’économie nationale mais surtout pour les communautés locales. D’ailleurs, l’édition 2014 de la Journée mondiale du tourisme a été célébrée sous le thème « Tourisme et développement communautaire ». L’OMT soutient que « le tourisme local à la capacité de donner aux gens les moyens de se prendre en charge ainsi que les compétences dont ils ont besoin pour changer les choses localement, dans leur communauté.

Dans certains pays, pour s’en sortir, les opérateurs locaux ont développé le tourisme local, véritable opportunité qui ne demande qu’à être actionnée par des mesures incitatives. Toutes les branches du secteur, allant de l’écotourisme aux pèlerinages mondains ou religieux en passant par les colonies de vacances, les safaris ou le tourisme de vision... peuvent être très porteuses. Il revient à la RD Congo de trouver des stratégies gagnantes.

Les acteurs du secteur ont-ils le choix d’optimiser les atouts particuliers des congolais tels que leur hospitalité légendaire, le climat chaleureux, le patrimoine culturel riche, les paysages envoûtants, et l’abondante biodiversité non sans compter avec la paix dans toute la partie Ouest du pays. Ces traits forts sont particulièrement apparents dans les zones rurales, tout à l’avantage du tourisme.

Pour certaines communautés rurales congolaises, le tourisme peut être la principale source d’épargne en devises étrangères grâce à leur emploi dans les entreprises touristiques, l’approvisionnement en biens et services aux touristes, ou par la création de petites entreprises communautaires locales. En RD Congo, le tourisme peut agir comme un moteur de développement grâce à l’épargne en devises étrangères et à la création d’emplois directs et indirects.
Le tourisme contribue à 5% du PIB mondial. Il représente 6% des exportations mondiales de services. Il est le quatrième secteur exportateur après le pétrole, les produits chimiques et l’automobile. Le tourisme offre 235 millions d’emplois, soit un emploi sur douze dans le monde entier.

Amédée MK

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