Après 12 jours de grève sèche, les travailleurs de la Congolaise des voies maritimes (CVM, ex RVM) ont repris timidement le service samedi dernier. Ce, à la suite dun communiqué signé conjointement entre l'intersyndicale et lemployeur. Ce communiqué conjoint appelle les travailleurs de la Congolaise des voies maritimes à suspendre momentanément leur mouvement de grève pour une durée de sept jours.
Ce communiqué rassure les agents que leurs revendications ont été prises en compte par les ministres du Portefeuille et celui des Transports et Voies de communication. Ces revendications portent sur lacquisition dune drague doccasion ; le payement de 22 mois darriérés de salaire et la résiliation du contrat liant la CVM à la firme belge Dradging International.
Ce massage a été donné au cours dune assemblée générale des travailleurs de la Direction générale de Boma, par le président de la délégation syndicale nationale basé à Boma, M. Léon Muanda. « Nous avons demandé aux travailleurs de rentrer au travail aujourdhui parce quil y avait le communiqué de presse qui a été fait par lintersyndicale, mais les travailleurs nont pas accepté puisque ce nétait pas signé conjointement signé avec lemployeur. Et nous avons demandé que lemployeur aussi puisse. Aujourdhui, nous venons de demander aux travailleurs de rentrer au travail. Et cest déjà commencé à Boma, à Matadi, comme à Banana », a-t-il confirmé à la presse.
A en croire un confrère journaliste, Pierre Mvika Nsimba, à partir de Boma, certains travailleurs de la CVM lui ont confié que pour eux, cet appel au travail sans rien nest quune pure provocation.
Jusquà samedi, douzième jour de la radicalisation de la grève, il y a eu des conséquences énormes du côté des armateurs et de tous les autres intervenants du monde portuaire. 18 navires à la montée étaient bloqués à lembouchure du fleuve Congo au niveau de Moanda, et dautres encore dans les ports de Matadi, de Boma et de Banana, avec toutes les pénalités daccostage, sans oublier bien sûr le manque à gagner que cette grève occasionne au trésor public.
Cette situation de la grève sèche qui a débuté depuis le jeudi 19 septembre à la CVM dans la province du Kongo-central (Matadi, Boma et Banana) est préoccupante avec le blocage du trafic normal quil y a eu au niveau du bief maritime entre lembouchure et le port international de Matadi. Pendant plus dune semaine durant, des navires ont trainé mouillage à lembouchure puisquen état daccostage forcé à Matadi, Boma et Banana par manque des pilotes de la CVM.
Ce qui a mis mal à laise les armateurs, les opérateurs économiques, les commissionnaires en douanes et tous les autres intervenants du monde portuaire.
Les trois raisons de la grève
Evoquant les principales raisons de cette grève sèche à la CVM, M. Léon Muanda a souligné que : « Les agents de la CVM ont attendu impatiemment la réponse de la Présidence de la République. La fois passée nous avions obtempéré à la lettre de la Présidence nous demandant de ne pas bloquer le pilotage des navires. Par manque de solution, nous avons repris la grève pour faire entendre notre voix, et nous avons bloqué le pilotage des navires. Nous avons 22 mois darriérés de salaire ».
Outre les arriérés de salaire de 22 mois, les agents de la CVM réclament également lacquisition dune nouvelle drague, et un nouveau dock flottant pour remplacer celui de 1925 devenu vétuste. Aussi, exigent-ils lannulation, sinon la ré-visitation du contrat quils qualifient de léonais et fantaisiste, qui lie leur entreprise à la firme belge Dradging International.
Malgré la lettre du ministère de Portefeuille donnant des assurances sur lacquisition dune nouvelle drague à la CVM, les agents qui se disent être fatigués de nombreuses promesses, tiennent dabord à voir la réalité en face.
Lepetit Baende