Albert Yuma Mulimbi, président de la Fe?de?ration des Entreprises du Congo (FEC) et Pre?sident du Conseil dAdministration de la GECAMINES, sest exprimé à la 5e édition du forum économique Makutano. Prenant la parole, il a précisé que son discours était celui dun citoyen et seulement celui dun citoyen. Il sest appesanti longuement sur la place du secteur minier dans la vision dun nouveau Congo.
« Il faut cesser de croire a? lide?e simpliste qui voudrait que largent des mines suffirait a? assurer le de?veloppement de notre pays et re?pondre a? tous nos besoins. Cest faux et dautant plus depuis que le secteur a e?te? libe?ralise? en 2002 sous la pression, que je qualifierais damicale de la Communaute? internationale et que notre pays doit de?sormais partager la richesse qui est extraite de notre sous-sol par dautres que lui », a t-il déclaré.
Il a nuancé en précisant le rôle quil souhaitait voir jouer le secteur minier.
« Je ne dis pas que le secteur minier ne doive pas faire partie de léquation globale du développement, mais je dis quil ne créera pas les emplois nécessaires aux millions de jeunes désuvrés, surtout sous sa forme fortement mécanisée, quil ne permettra pas à notre pays dêtre auto-suffisant et souverain en matière alimentaire, ou quil ne résoudra pas les problèmes environnementaux et sociaux que nous vivons avec une exploitation désordonnée de nos forêts et une urbanisation anarchique de nos métropoles, et je pourrais continuer la liste », a t-il ajouté.
A propos, la vision du Chef de lEtat dans ce domaine est de transformer le potentiel agricole congolais en un autre levier de croissance important avec ses 80 millions dhectares de terres arables et 40 millions irrigables.
« Le défi pour nous est damener la population rurale et agricole dune production de subsistance à une production industrielle. Il sagit là aussi dun défi de capacité », avait déclaré Félix Tshisekedi toujours à la 5e édition du Forum économique Makutano.
Pour sa part, dans son discours de politique générale, le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba constatait que « faute dopportunités économiques et sociales viables dans larrière-pays, nous assistons, de plus en plus aujourdhui, à lexode rural et au dépérissement du secteur agricole ». Ainsi, il avait promis notamment la redynamisation de lagriculture vivrière, industrielle et pérenne, la pêche et lélevage, ?la consolidation de la base industrielle en favorisant une plus large transformation locale des produits agricoles et miniers, limplantation des parcs agro-industriels et des zones économiques spéciales, le développement et la rentabilisation du tourisme , laccroissement de limplication économique des acteurs nationaux par lélargissement de la classe moyenne nationale, à travers des contrats de sous-traitance en faveur des PME et PMI.
« Les mines nous ont fait perdre de vue lessentiel, cest-à-dire la recherche de lindépendance et de lautonomie, pour ne pas dire la souveraineté et la dignité. La rente minière seule ne rend pas libre, quelle soit nationale, comme avant 2000 ou déléguée depuis 2000 aux multinationales à qui on a cédé nos gisements », a ajouté Albert Yuma. Et de poursuivre : « Je crois bien plus à une politique des leviers et des secteurs pour un développement économique endogène, ce que notre taille, notre population et nos ressources naturelles, notamment agricoles, permettent en offrant la taille critique au développement économique de ces activités ».