Restrictions budgétaires en RDC : le secteur de l'éducation en fait déjà les frais

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PAR Deskeco - 18 juil 2025 17:38, Dans Actualités

La Coalition nationale de l'Éducation pour tous en République démocratique du Congo (CONEPT RDC) alerte sur les conséquences des restrictions budgétaires actuelles sur le secteur éducatif.

Lors d'un échange avec la presse et les acteurs de la société civile du secteur éducatif, le coordonnateur de cette coalition en RDC, Jacques Tshimbalanga, a déclaré :

« Des signaux préoccupants nous parviennent : décaissements retardés, non-paiement de certains services essentiels, menace sur les épreuves certificatives, mise à la retraite non accompagnée de milliers d'enseignants, etc. »

Une analyse comparative entre la loi de finances initiale et la loi de finances rectificative 2025 révèle une réduction alarmante de 15,66 % du budget de l'éducation, faisant chuter sa part dans le budget national de 18,64 % à 15,59 %.

Pour la CONEPT RDC, « cette baisse brutale compromet la mise en œuvre des politiques éducatives et remet en question les engagements pris par le gouvernement congolais dans le cadre des Objectifs de développement durable (ODD), du Pacte de partenariat pour l'éducation et du cadre d'action Éducation 2030 ». À titre d'exemple, M. Tshimbalanga note que des sous-secteurs vitaux sont asphyxiés : la Recherche scientifique connaît une baisse de 75 %, la Formation professionnelle et métiers 44,5 %, les Affaires sociales 9,9 %.

Des familles vulnérables pénalisées, la qualité et la crédibilité des épreuves certificatives fragilisées

Cette réduction drastique du budget alloué à l'éducation a des conséquences déjà visibles :

  • La collecte de données éducatives est à l'arrêt : faute de moyens, les activités de planification, de suivi-évaluation et de production d'indicateurs sont paralysées, affaiblissant la gouvernance du secteur ;
  • Plus de 4 000 enseignants éligibles n'ont toujours pas été mis à la retraite : cette situation bloque le renouvellement des effectifs, freine l'insertion des jeunes diplômés et prive le pays de 50 millions USD d'aide budgétaire extérieure conditionnée à cette réforme ;
  • Risque de paralysie des services éducatifs déconcentrés : inspections, directions provinciales et antennes de planification sont incapables d'assumer leurs missions essentielles ;
  • Privation déguisée des épreuves certificatives : l'État, via le ministère des Finances, ne prend plus en charge les allocations liées aux examens nationaux (ENAFEP, Examen d'État, etc.).

La CONEPT RDC conclut que cette situation engendre un double préjudice : les familles vulnérables sont pénalisées d'une part, et d'autre part, la qualité et la crédibilité des épreuves certificatives s'en trouvent fragilisées. À terme, le risque est réel de voir augmenter le taux de déscolarisation, particulièrement dans les zones pauvres et rurales.

Bienvenu Ipan

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