Le président de la République démocratique du Congo, Félix-Antoine Tshisekedi, a procédé, ce jeudi 24 avril 2025, au lancement officiel des travaux d’élaboration de la nouvelle politique salariale des agents publics congolais. Au cours de cette cérémonie qui s’est déroulée au centre culturel et artistique, le chef de l’État a reconnu l’injustice sociale qui caractérise la fonction publique congolaise.
De ce fait, il a annoncé avoir pris l’engagement ferme de rétablir la justice sociale afin de revaloriser le travail des agents et fonctionnaires publics.
« Trop longtemps, des inégalités ont marqué notre fonction publique. Certains ministères et services, notamment ceux à caractère économique ou financier, disposent de ressources importantes, se permettant des primes et avantages généreux, tandis que d’autres, pourtant essentiels au développement national, demeurent relégués au second plan avec des moyens dérisoires. Ces déséquilibres alimentent un sentiment d’injustice, démotivent nos agents et nuisent gravement à la qualité de nos services publics », déclare-t-il.
Si la République démocratique du Congo traverse la crise de la guerre dans l’Est de son pays, pour Félix-Antoine Tshisekedi, cette réforme est aussi une « bataille non moins essentielle ».
« Nous traversons une étape décisive de notre histoire, où l’Est de notre pays fait face à une agression inacceptable, menaçant la sécurité et la dignité de nos compatriotes. Une autre bataille, non moins essentielle, s’engage ici : celle de la justice sociale, de la valorisation de nos fonctionnaires et de la modernisation de notre administration publique », indique-t-il d’un ton ferme.
Concrètement, cette réforme de revalorisation consistera à « garantir une rémunération juste, fondée sur les efforts fournis, les qualifications détenues et les responsabilités assumées, sans favoritisme entre les institutions ». Elle reposera « sur une grille salariale unique, lisible et accessible à tous, prenant en compte les grades et l’ancienneté, et sera appliquée de manière uniforme. Elle doit attirer et retenir les compétences grâce à des incitations motivantes et compétitives », souligne le chef de l’État congolais.
Par ailleurs, cette réforme va « s’inscrire dans les capacités de l’État, en adoptant une gestion rigoureuse et responsable des ressources, standardiser les primes de manière transparente et équitable, en évitant des écarts excessifs entre ministères ou services publics, mais aussi intégrer un mécanisme de redistribution équilibrée, répondant aux besoins spécifiques de chaque secteur tout en maintenant l’harmonie de l’ensemble ». Enfin, elle visera à « mettre en place un dispositif d’évaluation et d’ajustement régulier en fonction de l’évolution de la réalité économique et sociale ».
Le vice-Premier ministre, ministre de la Fonction publique, le ministre d’État du Budget et celui des Finances ont été instruits, sous la coordination de la Première ministre, de concevoir une politique pour que cette réforme salariale ait lieu. Le cabinet du chef de l’État est chargé d’assurer le suivi de l’évolution de cette réforme.
Déjà, lors du quarantième Conseil des ministres, Félix-Antoine Tshisekedi avait donné des directives pour que la 37e session de travail, un rendez-vous qui s’est déroulé du 21 au 24 avril, puisse aboutir à des mesures réalistes, dont un SMIG adapté pour renforcer le pouvoir d’achat des travailleurs congolais.
Jean-Baptiste Leni