Zacharie Lunganga, analyste en économie financière, considère la création de richesses comme un moteur clé de développement pour une croissance économique durable de la République démocratique du Congo.
"La création de richesses est un moteur clé de développement pour la croissance économique de la République démocratique du Congo, car il y a plusieurs piliers pour créer des richesses et des emplois", a-t-il déclaré.
Selon lui, il existe des éléments qui permettent de transformer les ressources disponibles en valeur économique durable, notamment l’innovation et l’entrepreneuriat, l’investissement, la formation et le capital humain, l’industrialisation et la transformation locale.
"Une nation prospère est celle qui stimule la création de richesses et assure une redistribution équilibrée pour le bien-être de la population", a fait savoir M. Lunganga.
La RDC influencée par les théories monétaires occidentales
Par ailleurs, cet analyste a souligné que la République démocratique du Congo est largement influencée par des théories monétaires occidentales qui ne tiennent pas compte des réalités locales. Ces modèles, développés dans des contextes économiques et institutionnels stables, sont souvent appliqués aux pays africains sans une adaptation suffisante, ce qui crée un déséquilibre majeur.
"Dans de nombreux pays africains, dont la RDC, la gestion de la monnaie est fortement influencée par des institutions internationales comme le FMI et la Banque mondiale. Ces institutions imposent souvent des politiques monétaires restrictives (contrôle de l’inflation, limitation des déficits publics) qui ne permettent pas une véritable relance économique", a indiqué M. Lunganga.
Il a fait remarquer que le problème de la République démocratique du Congo est que la Banque centrale du Congo (BCC) suit ces recommandations, limitant ainsi la marge de manœuvre du gouvernement pour financer les infrastructures et soutenir l’économie réelle.
L’analyste Lunganga a, à cet effet, relevé quelques recommandations devant permettre à la RDC de trouver des solutions en adaptant sa politique monétaire. Il s’agit, entre autres, de repenser l’indépendance monétaire, de donner plus d’autonomie aux banques centrales africaines, de prioriser le financement interne, d’encourager l’épargne et l’investissement local pour réduire la dépendance aux dettes extérieures, et de développer des modèles adaptés.
À cela, il a ajouté l’adoption d’une politique monétaire axée sur la réalité des économies africaines (secteur informel, faible bancarisation, économie de subsistance), la réévaluation des partenariats financiers par la négociation de conditions de dettes plus équitables et orientées vers le développement.
"Les pays africains sont souvent contraints par des politiques de monnaie forte imposées par les bailleurs de fonds. Cela limite leur capacité à financer des projets internes via l’émission monétaire", a-t-il dit.
Ainsi, pour conclure, cet analyste en matière financière a fait savoir que l’application rigide des théories monétaires occidentales en Afrique, et en particulier en RDC, limite le potentiel de développement.
"Une réforme profonde des politiques économiques et monétaires est nécessaire pour permettre aux nations africaines de sortir de la dépendance et de favoriser une croissance endogène", a-t-il soutenu, avant de marteler que l’Afrique doit reprendre le contrôle de sa monnaie et de sa politique économique pour bâtir un avenir plus prospère et équitable.
Bienvenu Ipan