Julien Paluku, ministre du Commerce extérieur congolais, a, au cours de son intervention lors d’une conférence animée vendredi 3 janvier 2025 à la Foire internationale du Congo-Kinshasa (Fickin), déploré la redondance de taxes dans le système fiscal congolais, entravant ainsi les échanges commerciaux en République démocratique du Congo. Julien Paluku fait savoir que cette redondance fiscale se manifeste à tous les niveaux des structures de l’État congolais.
« Quand vous regardez au niveau central, il y a des taxes ; au niveau des provinces, il y a des taxes ; au niveau des villes, il y a des taxes ; au niveau des communes, il y a des taxes ; au niveau des chefferies, il y a des taxes ; au niveau des secteurs, il y a des taxes », a-t-il déclaré.
À lui d’ajouter :
« Comment peut-on expliquer que la ville impose des taxes, et la commune impose des taxes, alors que la ville a pour territoire d’exécution la commune ? Cela n’a pas de sens que la commune et la ville aient des taxes, alors que le territoire de mise en œuvre de la ville s’appelle la commune. »
Julien Paluku tire en même temps la sonnette d’alarme pour que le système fiscal de la RDC soit modifié afin de faciliter les échanges et les investissements. Il a, par ailleurs, encouragé la mise en place d’un guichet unique pour mobiliser plusieurs investisseurs à rejoindre le marché congolais.
« Lorsqu’on va réunifier nos administrations pour avoir un guichet unique, cela va permettre aux investisseurs de venir, parce que beaucoup de gens se demandent pourquoi les gens ne viennent pas en République démocratique du Congo », a rassuré Julien Paluku.
La problématique liée à l’abondance des taxes en République démocratique du Congo a été, à plusieurs reprises, déplorée par les entrepreneurs congolais et étrangers, car elle ne favorise pas un climat d’affaires en RDC. Par exemple, en novembre 2024, les exportateurs norvégiens ont plaidé, à travers l’ambassadeur norvégien en RDC, pour la réduction des exigences fiscales sur les poissons « Makayabu », très consommés en RDC, indiquant que le système fiscal congolais ne leur permet pas d’exporter directement les produits sur le marché congolais. Ils sont parfois obligés de transiter par d’autres pays limitrophes de la RDC pour faire passer leurs produits.
Jean-Baptiste Leni