RDC : Martin Fayulu dénonce une crise économique exacerbée par le détournement des deniers publics et la corruption

Martin Fayulu
Martin Fayulu
PAR Deskeco - 30 déc 2024 14:05, Dans Actualités

Dans son adresse à la nation ce lundi 30 décembre 2024, Martin Fayulu, président de l’Engagement pour la citoyenneté et le développement (ECIDE), parti de l’opposition en RDC, a décrit une situation économique et politique inquiétante au pays, caractérisée notamment par le détournement des deniers publics et la corruption.

Selon le président de l’ECIDE, « des milliards de dollars sont détournés à travers des projets fictifs et des contrats léonins », avec une dilapidation des biens de l’État et la corruption. Pour ce candidat à la présidentielle de 2023 en RDC, « une minorité prédatrice » s’accapare des ressources de l’État à travers « le train de vie surréaliste des institutions ».

« Il s’agit là de votre argent, gagné à la sueur de votre front. Indignez-vous ! Aux voleurs en col blanc tapis dans les institutions, je vous renvoie à Dieu et aux images de fin de règne des régimes qui affament leur peuple et vivent dans l’excès aux frais du contribuable », a-t-il lancé dans une interpellation au peuple congolais.

Selon Martin Fayulu, « plus de 80 millions de Congolais vivent dans une des pauvretés les plus abjectes de la planète, à cause notamment de la dépréciation du franc congolais » qui, précise-t-il, « a considérablement aggravé la situation, rendant la vie insoutenable pour les familles congolaises ».

« Les grèves des fonctionnaires, des médecins et des enseignants se multiplient. La gratuité de l’enseignement demeure un mirage. Le chômage est à son comble. La jeunesse, abandonnée à elle-même, voit son avenir compromis », regrette le président de l’ECIDE.

Les routes ne sont pas en reste. L’opposant déplore l’absence de routes de desserte agricole, « qui accentue l’exode rural ».

Il relève également le problème commun à tous les Kinois, à savoir les embouteillages et bouchons qui « pourrissent la vie des citoyens », faisant de la moto « le principal moyen de transport », avec comme conséquences la perte de productivité en termes de coûts, qui se chiffrent « par centaines de millions de dollars ».

Pour remédier à cette situation, l’opposant suggère notamment de « mettre fin à la prédation des ressources publiques », ce qui implique notamment la réduction du train de vie excessif des institutions et la mobilisation des fonds nécessaires pour renforcer l’armée, financer des infrastructures essentielles et améliorer les conditions de vie des Congolais.

Cette déclaration de Martin Fayulu intervient à moins d’une semaine après la rencontre entre l’ancien président Joseph Kabila et Moïse Katumbi, un autre opposant et candidat à la dernière présidentielle en RDC. Dans un communiqué conjoint le 26 décembre dernier, les deux personnalités avaient, de vive voix, critiqué la gouvernance du pays par l’actuel président Félix Tshisekedi, caractérisée par une crise socio-économique « sans précédent ».

Bruno Nsaka

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