Le ministre des Hydrocarbures de la République démocratique du Congo, Aimé Sakombi Molendo, a confirmé l'annulation du processus d'appel d'offres pour les blocs pétroliers et gaziers lancé en juillet 2022. Cette décision a été motivée par des irrégularités relevées dans les soumissions, notamment des offres non recevables, des dépôts tardifs et un manque de concurrence, selon les rapports d’évaluation de la commission ad hoc chargée de l’appel d’offres.
Les candidats ayant soumis des offres sont invités à contacter la commission pour les démarches nécessaires. Par ailleurs, le ministère annonce la mise en place prochaine d'un nouveau processus d'appel d'offres.
La coalition "Le Congo n'est pas à Vendre" (CNPAV) a exprimé de vives préoccupations concernant la gestion du processus par le gouvernement. Dans un rapport dévoilé en mai 2024, CNPAV souligne que ce processus pourrait exposer la RDC à un endettement accru. La coalition rappelle que le secteur des hydrocarbures a déjà entraîné d’importantes pertes pour l’État, citant des exemples comme l’affaire Dig Oil, qui a coûté à la RDC 619 millions de dollars pour un contrat non approuvé.
La coalition critique également le manque de transparence et l'absence de données suffisantes pour attirer des investisseurs crédibles. Le contexte global de transition énergétique et le faible intérêt des grandes sociétés pétrolières rendent ce processus incertain pour le pays.
Face à la transition énergétique mondiale, CNPAV a mis en garde contre les risques d’un processus pétrolier qui pourrait ne pas générer les recettes attendues. Selon l’organisation, l'appel d'offres actuel semble conçu pour attirer davantage de spéculateurs que de véritables investisseurs. La coalition exhorte le gouvernement à adopter une approche plus stratégique et transparente avant de se lancer dans un nouveau cycle d'exploitation des ressources pétrolières de la RDC.