COMMUNIQUÉ PPLAAF
La deuxième entreprise pétrolière française est soupçonnée d’avoir réalisé des virements suspects lorsque Joseph Kabila était président de la RDC.
Les médias d'investigation Mediapart et Investigate Europe se sont fondés sur les documents de Congo Hold-up pour publier des articles montrant que Perenco
avait transféré, entre 2014 et 2015, près de 1,3 millions de dollars à des sociétés appartenant au premier cercle de l’ancien président Joseph Kabila, a déclaré aujourd’hui la Plateforme de Protection des Lanceurs d’Alerte en Afrique (PPLAAF).
Congo Hold-up est la plus grande fuite de documents sensibles du continent africain ayant donné lieu à des enquêtes et publications majeures depuis novembre 2021. Les documents démontrent comment la banque privée BGFIBank a été utilisée pour détourner des fonds publics et des ressources naturelles de la République démocratique du Congo, principalement pour l’enrichissement de l’entourage de l’ancien président Joseph Kabila.
Les articles de Mediapart et Investigate Europe publiés aujourd’hui, montrent que Perenco a effectué quatorze virements entre 2014 et 2015 à des sociétés proches de Joseph Kabila, notamment Etablissement Kuntuala, une entreprise opaque appartenant à la famille Wan dont le directeur en est le patriarche, Alain Wan, et sa mère, alors âgée de 78 ans, la bénéficiaire effective. Citoyen belgo-congolais, Alain Wan, et son ami d’enfance le Belge Marc Piedboeuf, font partie du premier cercle d’affaires de Joseph Kabila. Selon les deux médias, Perenco a démenti avoir versé des fonds à cette société.
Les deux hommes d’affaires ont également des intérêts dans la société MW Afritec qui a reçu, entre 2014 et 2015, des virements de la filiale locale de Perenco. L’entreprise française a confirmé avoir entretenu une relation commerciale avec MW Afritec, mais jusqu’en 2010.
Perenco serait actuellement visé par plusieurs enquêtes en France par le Parquet national financier pour corruption d’agents publics.
PPLAAF est une organisation non gouvernementale créée en 2017 pour protéger les lanceurs d’alerte, ainsi que pour les défendre et engager des contentieux stratégiques en leur nom lorsque leurs révélations traitent de l’intérêt général des citoyens Africains.