Journée internationale de lutte contre la corruption : L'APNAC dénonce le manque de considération de ses deux propositions de loi anti-corruption par l'assemblée nationale

1
Jean-Pierre Pasi Zapamba, député national et Coordonnateur de l'APNAC RDC.
PAR Deskeco - 12 déc 2022 08:50, Dans Actualités

Le Réseau des Parlementaires Africains Contre la Corruption en République Démocratique du Congo (APNAC/RDC) a organisé une conférence à Kinshasa, à l'occasion de la journée internationale de lutte contre la corruption célébrée chaque le 9 décembre. Axée sur le sous-thème "la guerre et la corruption, quel lien en République Démocratique du Congo", les parlementaires, membres de l'APNAC ont appelé la population congolaise à se mobiliser davantage pour réduire le taux de la corruption au pays.  

Pour le député Jean-Pierre Pasi Zapamba, président de l'APNAC, la RDC n'a pas un arsenal juridique efficace pour mieux lutter contre la corruption. Toutes les propositions parlementaires visant à renforcer la lutte contre la corruption au pays sont bloquées par l'Assemblée nationale. Une situation qui l'inquiète.

"Le président de la RDC a fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille. Il se fait que à l'Assemblée via l'APNAC, nous avons proposé un cadre juridique qui pouvait aider le pouvoir judiciaire à bien dire le droit mais je suis triste de vous annoncer que, c'est depuis le 18 juin 2020 que la proposition de loi anti-corruption a été jugée recevable par la plénière mais elle n'est pas toujours traitée par la PAJ", a-t-il dénoncé.

Et de poursuivre :

"Il y a lieu avant que nous terminions cette législature qu'on puisse poser la question pourquoi 2 ans après, cette proposition de loi ne fait pas l'objet de débat ? Nous avons également déposé une proposition de loi visant la protection des dénonciateurs qui n'est pas toujours passée". 

De ce fait, Jean-Pierre Pasi Zapamba appelle la population congolaise à s'approprier la lutte contre la corruption qu'il considère comme la principale cause de la misère qui sévit au pays.  

"Nous invitons la première victime de la corruption, la population, de se mobiliser pour barrer la route à cette pandémie. Nous pensons que le peuple congolais doit s'approprier la lutte contre la corruption. Ce n'est pas une affaire de l'APLC, de l'APNAC, de l'IGF ou de toutes les autres structures de lutte contre la corruption. C'est plutôt une affaire de tout le peuple congolais qui doit assumer ses responsabilités face à la misère qui la frappe. La cause première de la misère en RDC est la corruption, même la guerre de l'est est sous-tendue par la corruption. Nous devons nous mobiliser comme un seul homme pour éradiquer la corruption dans ses différentes formes, et il n'y aura plus de guerre, plus de misère et notre pays va tendre vers le développement. Il faut que tout le monde s'approprie cette guerre sociale", a dit Jean-Pierre Pasi Zapamba. 

Image retirée.

Par ailleurs, les parlementaires, membres de l'APNAC, ont recommandé la mise en place de la justice transitionnelle et le renforcement du contrôle parlementaire pour lutter efficacement contre la corruption. 

Rappelons que dans son rapport des dénonciations sur les faits de corruption publié en 2020, l'APNAC-RDC avait comptabilisé 148 cas dénoncés par la population, dont le manque à gagner pour le pays était évalué à   7 milliards 979 152 682 USD et 150 terrains de l'Etat spoliés. 

La République Démocratique du Congo est classée, à l’édition 2021 de l’Indice de Perception de la Corruption (IPC) de Transparency International, à la 169ème place sur 180 pays, avec un score de 19 sur 100 contre 18 sur 100 l’année précédente, soit une progression d’une place en faveur de la RDC et un recul de la corruption pour le pays. La RDC est donc le 11ème pays le plus corrompu au monde. 

Jordan MAYENIKINI

Articles similaires