Le Fonds monétaire international a pris la décision d’un « allègement immédiat » de la dette de 25 pays pauvres, dont la RDC, pour leur permettre de faire face au covid-19. Ces 25 pays devront se partager les 500 millions USD du FMI, selon un quota qui n’a pas encore été révélé. Pour la RDC, il y a lieu de dire d’ores et déjà que cet allègement du FMI ne représentera qu’environ 1% de sa dette extérieure.
Jusqu’à fin 2019, la dette publique de la République démocratique du Congo était évaluée à 3,170 milliards USD dont 3,081 milliards USD de dette extérieure et 89 millions USD de dette intérieure, selon les données de la Direction générale de la dette publique.
Cette dette extérieure de la RDC est composée en grande partie de la dette multilatérale, soit 62%, contractée principalement à des taux d’intérêts concessionnels. Le solde est composé de prêts bilatéraux (35%) et commerciaux (3%). Quant aux principaux créanciers de Kinshasa, il y a l’IDA (38%), la Chine (19%) et le Groupe de la Banque africaine de développement (15%).
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En 2020, le gouvernement prévoit de payer sa dette publique à hauteur de 626 035 049 903 FC (371,754 millions USD), soit 374 940 392 738 FC (222,648 millions USD) pour la dette extérieure ; 251 094 657 165 FC (149,106 millions USD) pour la dette intérieure et 179 472 865 244 FC (106,575 millions USD) pour les services de la dette ou les intérêts (146 613 019 113 FC ( 87,062 millions USD) comme intérêt de la dette intérieure et 32 859 846 131 FC (19,512 millions USD) comme intérêt de la dette extérieure), selon les prévisions des dépenses budgétaires.
Le ministère des Finances évalue à 1400 milliards FC (831,353 millions USD) le besoin en financement de la RDC auprès de ses créanciers en 2020.
A l’analyse de tous ces chiffres, il apparait clairement que l’allègement attendu du FMI dont va bénéficier la RDC ne représentera qu’une infime partie de sa dette extérieure évaluée à 3,081 milliards USD à fin 2019.
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Dans son message urbi et orbi du dimanche de Pâques, le Pape François a plaidé par la « réduction sinon la rémission » de la dette des pays pauvres pour leurs permettre de faire face au covid-19.
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Le FMI a annoncé en mars avoir débloqué jusqu’à 50 milliards USD dont 10 milliards USD pour les pays pauvres comme soutien aux économies du monde face aux effets néfastes de la pandémie de coronavirus. Visiblement, cette bagatelle n’est accordée qu’à compte goûte.
Amédée Mwarabu
