« Même le plus riche de nos voisins, l’Angola, ne pourra se permettre d’annexer une partie de la RDC », Jo Sekimonyo

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PAR Deskeco - 20 jan 2020 12:40, Dans Actualités

Quand le président de la République, Félix Tshisekedi, qualifie de « spéculation » le projet sur la balkanisation de la RDC, le professeur Jo Sekimonyo, lui, trouve tout simplement qu’il est irréalisable car aucun pays, même le plus riche de la région qu’est l’Angola, ne peut s'y lancer faute des moyens financiers énormes pour en assurer la charge.

« Sur le plan socio-économique, c’est impossible à n’importe quel pays frontalier de la RDC d’annexer une partie du Congo parce que ça coûterait cher. Je ne vois pas la République centrafricaine annexer même un km² de la RDC. Je ne vois pas le Sud-Soudan annexer une partie de la RDC alors qu’il a des problèmes graves dans son pays. Et Quand on parle du Rwanda, il pouvait oser le faire lors de l’occupation d’une partie du pays par le RCD en 1998. Le Rwanda ne l’a pas fait parce qu’il n’a pas les moyens économiques pour maintenir une annexion. Ça prend l’argent et le temps. Le plus riche de nos voisins, l’Angola, ne pourra se permettre d’annexer une partie de la RDC parce faute de budget. Pourquoi l’Angola dépenserait tout son budget pour annexer Matadi ou Boma », a confié le professeur Jo Sekimonyo à DESKECO, commentant l’actualité sur  l’éternelle question de balkanisation de la RDC.

Face à certains élans bellicistes de certains nos voisins pour tenter de s’accaparer des richesses de la RDC, il soutient plutôt une politique de coopération qui faciliterait les échanges et le développement de toutes les parties.

 « Je crois pour ma part que tous nos voisins veulent plutôt une coopération bilatérale, des échanges économiques. Malheureusement, certains de nos voisins pour des raisons de politique économique, ils veulent une forte croissance économique dans leur pays en profitant du désordre en RDC. Mais, on ne doit pas condamner les voisins. Il faut qu’on se regarde en face. Est-ce que savons-nous ce que nous voulons faire, sur le plan économique et sociale, de la RDC ? Jusque-là on n’a jamais eu ce débat de façon lucide. Sans qu’on ait ce débat, on n’aura pas de solution à nos problèmes de développement. On ne peut pas continuer avec l’approche léguée par le mobutisme de « commandement et exécution ». On doit commencer à présenter, débattre, analyser les solutions, appliquer le programme et enfin évaluer les résultats », propose-t-il.

Amédée Mwarabu 

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