C’est une fortune à dépenser pour annexer une partie de la RDC, selon le professeure Jo Sekimonyo. D’après lui, juste pour annexer la ville de Goma et le territoire de Rutshuru couterait jusqu’à 50 milliards USD qu’aucun pays voisin ne dépenserait pour un tel projet alors qu’il a des vrais problèmes de développement chez lui.
« Sur le plan socio-économique, c’est impossible à n’importe quel pays frontalier de la RDC d’annexer une partie du Congo parce que ça coûterait cher. Je ne vois pas la République centrafricaine annexer même un km² de la RDC. Je ne vois pas le Sud-Soudan annexer une partie de la RDC alors qu’il a des problèmes graves dans son pays. Et Quand on parle du Rwanda, il pouvait oser le faire lors de l’occupation d’une partie du pays par le RCD en 1998. Le Rwanda ne l’a pas fait parce qu’il n’a pas les moyens économiques pour maintenir une annexion. Ça prend l’argent et le temps. Le plus riche de nos voisins, l’Angola, ne pourra se permettre d’annexer une partie de la RDC parce faute de budget. Pourquoi l’Angola dépenserait tout son budget pour annexer Matadi ou Boma », a confié le professeur Jo Sekimonyo à DESKECO, commentant l’actualité sur l’éternelle question de balkanisation de la RDC.
Pour lui, annexer une partie d'un pays se fait certes par les armes mais le plus dur est de prendre en charge les besoins des populations habitant le territoire qu’on veut contrôler.
« Annexer Goma et Rutshuru va coûter pas moins de 50 milliards de dollars américains. Juste le Sud-Kivu, c’est au moins 4,5 millions d’habitants. Et si on annexe le Kivu, il faudra dépenser au moins 10 000 USd par habitant en 2 ans. Et quand on multiplie par le nombre d’habitants. Le Rwanda n’a pas 450 milliards USD à dépenser, en juste deux ans, pour assurer l’annexion du Sud-Kivu. Certes l’annexion exige d’attaquer avec les armes pour obtenir un territoire. Mais, le reste de temps, il faut dépenser de l’argent pour les besoins de ces habitants et les infrastructures afin de les séduire ceux qui vont appartenir à la nouvelle entité. On a vu la Russie avec la Crimée. En reprenant la Crimée, la Russie a dépensé des milliards de dollars américains. Encore que ce n’est pas le même cas avec la RDC qui ne doit pas de partie de territoire à un pays voisin », soutient Jo Sekimonyo.
Amédée Mwarabu