Le président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, avait annoncé une lutte efficace et déterminée contre la corruption dans son discours d'investiture le 24 janvier 2019. Par la suite, lors de son voyage en aux États-Unis d'Amérique, Félix Tshisekedi a dit ne pas s'inscrire dans un schéma de changement brutal, sans doute pour ne pas se heurter aux dignitaires de l'ancien régime.
Cependant, tout en rappelant plus d'une fois sa détermination à lutter la corruption, le président de la République n'a pas posé des actions dans ce sens sauf l'annulation du contrat ARPTC-AGI portant sur le contrôle des flux téléphoniques en RDC. La quasi totalité des dossiers sales de la République sont restées en l'état même quand les organisations de la société civile ont écrit expressément au chef de l'Etat pour l'encourager à mener une action.
Dans le lot, DESKECO.COM, sans être exhaustif, reprend ici juste 5 dossiers où l'Etat Congolais a été floué et où il y a des soupçons évidents de détournement des deniers publics et ou de la corruption.
Parmi ces dossiers, citons :
- L'audit de la Gécamines. Cette entreprise publique est la plus grande de la République et se trouve au centre des grands enjeux aujourd'hui du fait notamment qu'elle est en contrat avec toutes les entreprises minières qui œuvrent dans le Katanga. Un audit de la Gécamines permettrait d'avoir une idée nette de ce qu'a été la gestion de la Générale des Carrières et des Mines ces 20 dernières années mais aussi permettrait au gouvernement de s'inscrire sur le schéma de la bonne gouvernance et de la transparence, dans l'intérêt supérieur de l'Etat congolais.
- Dossier passeport biométrique. La présidence a booté en touche dans ce dossier alors que les intérêts de la RDC ont été minoré au profit de ceux des individus. Pire, les Congolais sont les rares peuples au monde à acheter un passeport à 185 USD.
- La Fibre optique. La présidence de la République a carrément feint d'ignorer ce dossier alors que le Plan national du numérique doit nécessairement s'appuyer sur la fibre optique pour sa concrétisation.
- Décret Tshibala garantissant une retraite dorée aux anciens membres du Gouvernement. Le décret date du 24 novembre et a été publié au Journal officiel le 15 décembre 2018 avant d'être révélé dans les réseaux sociaux le 31 janvier 2019. En plus d'une indemnité mensuelle estimée à 30% des émoluments perçus lorsqu’ils étaient en fonction, ils se voient allouer une « indemnité mensuelle de logement » de 1 000 dollars, un titre de voyage par an sur le réseau international – en business class -, un passeport diplomatique ainsi que des garanties pour des soins médicaux au pays RDC comme à l’étranger. Les bénéficiaires de ce décret sont les anciens vice-Premiers ministres, les ministres d’État, ministres, ministres délégués, vice-ministres, ou encore les secrétaires généraux du gouvernement, les secrétaires généraux adjoint du gouvernement et les personnalités exerçant les fonctions équivalentes au rang des membres du gouvernement au cabinet du président de la République et au cabinet du Premier ministre. Ce décret traduit l'égoïsme des hommes politiques qui s'accaparent des revenus de l'Etat pour leurs propres avantages. La présidence ne s'est jamais prononcé contre ce décret qui est aussi bénéfique pour l'actuel pouvoir. A noter qu'au moins 172 personnes travaillant à la présidence de la République ont rang des membres du Gouvernement soit comme vice-premier ministre, ministre d'Etat, ministre, ministre délégué ou vice-ministre.
- La passation des marchés publics. Ici, tout se faisait l'opacité sous l'ancien régime. Sous Félix Tshisekedi non plus on ne réalise pas d'avancée surtout que les projets initiés dans le cadre de 100 premiers jours du Président de la l'ont été en mode urgence et donc souvent sans respecter la loi sur la passation des marchés publics. Ce qui laisse cours à la corruption, à la surfacturation des projets et au détournement des deniers publics.
Amédée MK