Global Witness demande aux autorités congolaises de renoncer à faire exploiter le pétrole dans deux parcs naturels classés patrimoine mondial.
Citant des courriers confidentiels du ministre congolais des hydrocarbures, Aimé Ngoy, l ONG spécialisée dans la lutte contre le pillage des ressources naturelles dans les pays en développement, a indiqué dans un communiqué du jeudi 3 mai parvenu à ACTUALITE.CD que la RDC envisage la "désaffectation" ou le "déclassement" des zones pétrolières du parc de la Salonga (Nord-ouest et centre) et du parc des Virunga (Est).
Fin mars, le ministre avait demandé de "constituer une commission interministérielle pour "le déclassement par décret d'une zone d'intérêt pétrolier du parc de Salonga" et "d'une zone d'intérêt pétrolier de 172.075 hectares (1.720,75 km2) soit 21,5% du parc des Virunga", affirme l'ONG.
"Le gouvernement congolais doit immédiatement arrêter toute tentative de déclassifier des parcs nationaux et des sites de l'Unesco. Il devrait aussi publier tous les contrats signés avec des compagnies pétrolières ainsi que les détails des paiements qu'il a reçus dans le cadre de ces contrats", exhorte Global Witness.
LUnesco a fait savoir à plusieurs reprises que l'exploration et l'exploitation pétrolières étaient "incompatibles" avec le règlement du Comité du patrimoine mondial. L'Agence onusienne demandait instamment à Kinshasa d'annuler les permis d'exploration-production que l'État congolais a attribué en 2010 sur des concessions englobant de larges portions de la réserve.
Dans le même ordre le Fonds mondial pour la nature (WWF), avait estimé que la valeur économique à long terme des Virunga ne doit pas être mise en péril par la poursuite de "gains à court-terme".
Etendu sur une surface de 7 800 km², le parc des Virunga créé en 1925 est pratiquement le plus ancien parc naturel d'Afrique. Il abrite une grande variété d'espèces animales rares et menacées comme les gorilles de montagne.
Le Salonga créé en 1970 et étendu sur 36.000 km² est la plus grande aire protégée de forêt dense humide du continent africain.
Christine Tshibuyi